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samedi 12 mai 2018

La Vénitienne 02-.La Colombe noire. Patrice Ordas & Laurent Gnoni (Série finie)



2. La demoiselle du grand canal

Une BD de Patrice Ordas et Laurent Gnoni chez Bamboo Édition (Grand Angle)
05/2015 (13 mai 2015)          46 pages       Grand format 


Considérée avant tout comme un esprit libre qui s'est souvent dressé contre l'obscurantisme et la tyrannie, Constantza, la nièce du doge de Venise, est prisonnière du Barbier. Le marquis Casaponti constitue une équipe d'étudiants et de marins et part au palais des Misères afin de la libérer. 
Hélas, tous ne survivront pas à l'assaut. 
Les sombres heures de la vengeance vont bientôt résonner dans les rues de la Sérénissime.
Considérée avant tout comme un esprit libre qui s’est souvent dressé contre l’obscurantisme et la tyrannie, Constantza, la nièce du doge de Venise, est prisonnière du Barbier. Le marquis Casaponti constitue une équipe d’étudiants et de marins et part au palais des Misères afin de la libérer. Hélas, tous ne survivront pas à l’assaut. Les sombres heures de la vengeance vont bientôt résonner dans les rues de la Sérénissime.


Prisonnière du Barbier, Constantza subit les outrages et les humiliations de ses geôliers. Loin de l’oublier, Aurelio di Casaponti s’évertue à réunir la rançon qui lui permettrait de la libérer. Mais il en est certains pour qui le retour de la nièce du Doge ne servirait que fort peu leurs affaires ! Mal leur en prendra…

S’inscrivant dans la lignée de La colombe noire, La damoiselle du grand canal en cultive les qualités comme les défauts. Au crédit au Patrice Ordas, il convient de porter une plongée dans l’envers du décor vénitien, que bien peu osent faire, exceptés Zidrou ou Paolo Bacilieri. Cette prise à contre-pied de la société lagunaire, telle qu’elle est généralement dépeinte et imaginée, fait l’attrait de ce diptyque. Si le premier volet s’attachait à une aristocratie essentiellement préoccupée de préserver un ordre qui lui était inféodé, le second s’enfonce encore plus dans les eaux boueuses et met en avant le petit peuple qui y vit et la cruauté qui y règne. Parallèlement, le scénariste décrypte les relations conflictuelles que la République entretenait avec la papauté et donne à voir la face cachée d’une ville où le commerce et son mètre étalon, le ducat, avaient force de loi. Il est toutefois à regretter la conversion par trop rapide d’une aristocrate futile en petite sœur des pauvres !

Sur une trame où le cadre historique l’emporterait presque sur la fiction, une autre réserve reste le parti-pris graphique de Laurent Gnoni. Un rien de réalisme supplémentaire n’aurait pas nuit à l’esthétique de l’album, même si force est de constater que scénario et dessin se complètent et forment un tout cohérent et homogène.

Loin des clichés faisant de Venise un paradis à fleur d’eau, La vénitienne en offre une lecture plus noire, toute en ambiguïté et contradictions à l’image de ce mystérieux Comte de Palomanera.

Par S. Salin





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