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mardi 30 avril 2019

Les princesses égyptiennes 01 - 02 - Baranko (Série finie)

Genre :Histoire
Parution :Série finie
Tomes :2
Égypte, XXe Dynastie. Alors que le règne de Ramsès III tire à sa fin, certains, au Palais, aimeraient en hâter le terme, et placer sur le trône l'héritier de leur choix. Ignorantes du complot qui se trame, Kiki-Néfer et Titi-Néfer, filles inséparables de Ramsès III, se trouvent elles aussi cibles de la cabale... Un nouveau grand récit en deux tomes écrit et dessiné par Igor Baranko.
 L'ukrainien Baranko, dont la vie est elle-même un roman (il a par exemple été soldat de l'armée rouge), s'affirme encore une fois comme l'un des auteurs les plus singuliers de la jeune génération la bande desinée mondiale.


1. Première partie
Une BD de Igor Baranko  chez Les Humanoïdes Associés - 2010
   06/2010   121 pages    Format normal 



2. Deuxième partie
Une BD de Igor Baranko  chez Les Humanoïdes Associés - 2011
   08/2011    117 pages    Format normal



Thèbes, 1154 av. J.-C., Ramses III, dernier grand Pharaon d'Égypte, règne sur un pays apaisé et prospère. Las, une révolution de palais se prépare : la reine ambitionne de tuer le souverain et de régenter le pays au nom de son jeune fils. Une poignée de ministres, courtisans, nobles dames, trempe dans le complot.

Le premier tome démarrait par la tentative d'assassinat, en plein désert, de deux filles du Pharaon, Titi Nefer et Kiki Nefer, auxquelles les astrologues prédisent (abusivement) un destin hors du commun. La tentative ayant échoué, les jeunes filles trouvaient refuge dans la ville interdite, l'ancienne capitale maudite du Pharaon scélérat, Akhenaton. D'autres personnages complètent le tableau : un vieux mage hantant la cité en ruine à la recherche de la dépouille d'Akhenaton, un prêtre renégat, ancien soldat et pilleur de tombes, sur la piste de papyrus disparus, et un capitaine dont l'âme est prisonnière des maléfices de sa femme, compromise dans le complot, à la poursuite des fugitives. Tout était en place pour des aventures échevelées, où manuscrits anciens, rites oubliés, amours contrariées, bagarres épiques et luttes de pouvoir avaient la part belle. Nous croisâmes même Heraclès et Moïse, le fantôme de Nefertiti et une foule de personnages hauts en couleurs... si l'on peut dire, vu le somptueux noir et blanc dont est paré la série.


Le premier volume s'achevait sur la réunion des cinq protagonistes, ce tome 2 commence par un long flash-back : le mage Amenhotep Hapou narre comment il fut le déclencheur involontaire de la révolte religieuse de Moïse, puis le spectateur du règne controversé d'Akhenaton et Nefertiti. Moins rythmé que la première partie, l'aventure spirituelle prend ici le pas sur l'aventure temporelle, le récit gagnant en intensité dramatique ce qu'il perd en péripéties. Intensité parfaitement portée par la puissance évocatrice remarquable du dessin, qui a gagné en profondeur, en dramaturgie et en esthétisme, vis-à-vis des œuvres précédentes de l'auteur.

Il y a quelque chose d'expressionniste dans le trait de Baranko, certaines déformations anatomiques, des corps anguleux, un glissement vers la caricature de certains visages, qui peuvent rappeler un Otto Dix, par exemple, ou, pour rester dans la BD, un Risso. Notamment par cette qualité d'encrage si particulière, avec ces aplats noirs très nets, quasi chirurgicaux, et bigrement expressifs, là aussi. Ajoutons à cela un dessin très précis, fouillé, foisonnant parfois, dans l'abondance des décors et des ornementations, et l'on se retrouve avec ce paradoxe d'un graphisme dual, réaliste et expressionniste.

La composition est tout aussi inventive et travaillée, plongée, contre-plongée, zoom, panoramiques, succession de petites vignettes, larges plans, tout l'éventail d'une riche mise en images est convoqué par l'auteur, au gré des besoins du récit. Mention spéciale au traitement des visages, dont l'aspect un peu caricatural, parfois, et les têtes surdimensionnées, souvent, expriment une multitude de sentiments divers, de la colère au dégout, de l'émerveillement à la surprise, avec une justesse rarement égalée.


Une fois encore, Baranko entraîne le lecteur à la découverte des spiritualités anciennes, là où rites magiques et rites religieux se confondent. Après le chamanisme d'Asie centrale de l'Empereur Océan, après celui des Amérindiens dans la Danse du Temps, voilà donc ici déclinés les mystérieux arcanes des mythologies égyptiennes. Loin de sombrer dans l'encyclopédisme, nombre des préceptes de l'époque sont pourtant évoqués : les mœurs, les us, les pensées, cette plongée subtile dans les préoccupations antiques n'est pas le moindre intérêt de cet ouvrage. Mais ce qui cristallise l'attention, ce sont les interrogations autour de l'hérésie d'Akhenaton, comme possible source du monothéisme hébreu, et la longue digression sur la maturation religieuse de Moïse. Comment il déclencha les plaies d'Égypte et fonda Israël. Le trait d'union entre tous ces événements est Amenhotep Hapou, scribe, architecte, éminence grise de Pharaon. Transformé en mage inquiétant par Baranko, il sera le témoin privilégié de cette riche époque courant sur 300 ans.

Bien que ne se présentant pas comme une œuvre à la rigueur historique inoxydable, et malgré (ou à cause de ?) l'omniprésence de la magie, ce voyage de trois millénaires dans l'imaginaire égyptien sonne juste. Le récit oscillant entre aventures et spiritualité est captivant de bout en bout, et le graphisme audacieux, le trait acéré, la beauté formelle de ces planches finissent par emporter l'adhésion du lecteur aimant sortir des sentiers balisés. Un diptyque hautement recommandable.
Par O. Boussin [www.bdgest.com]



Nous remercions Philippe pour la contribution de cette série.


5 commentaires:

  1. Merci beaucoup Philippe pour cette excellente contribution. Vive l’égyptologie !

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  2. Magnifiques dessins en noir et blanc. Merci beaucoup

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  3. merci, mais le tome 2 est incomplet
    bonne journée

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  4. Bonjour. Le fichier de # 02 a été remplacé. Merci beaucoup de nous le faire savoir.

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  5. Par Horus, quel partage !!
    Merci beaucoup ;)

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