Le dessinateur et aquarelliste de BD
François Dermaut n’est plus !
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès
du dessinateur de bande dessinée
François Dermaut, installé en Mayenne à
Livré-le-Touche :
il nous a quitté ce jeudi 19 mars 2020 à l’âge de 70
ans.
Né à Roubaix, François Dermaut publie ses premières bandes dessinées dans
les magazines des éditions de Fleurus sous le pseudonyme Franjacq. Il y adapte
tour à tour Oliver Twist en 1974,
Les Misérables (1975), Jacquou le croquant
(1976),
Colombe la vilaine (1977), dans l'hebdomadaire "Djin". En
1985, il écrit et dessine
Charlotte et le trésor des Templiers dans
"Okapi".
Puis, chez Glénat, aux côtés de
Daniel Bardet scénariste, entre 1982 et 2004, il a réalisé les douze premiers
tomes de la série historique à succès « Les
chemins de Malefosse ».
Cette série intemporelle et populaire
qui a révolutionné la bande dessinée historique s'est écoulée à plus de 1,2
millions d'exemplaires.
Interview vidéo de François Dermaut -
Histoires de Bulles au Musée du Château de Mayenne en 2013 où on apprend que
vérité historique et histoires romancées peuvent faire bon ménage :
On lui doit aussi, avec Didier
Convard, les trois premiers albums des Souvenirs de Toussaint,
où il quitte le
monde du XVIIe siècle pour s’intéresser
à la fin du XIXe siècle et à la
photographie.
En racontant leur première rencontre,
il fera revivre ses deux héros Gunther et Maître Pritz le temps d’un prequel
intitulé Malefosse en deux volumes entre 2007 et 2009.
Interview de François Dermaut pour
ActuaBD le mai 2010 :
Dans la catégorie
« beaux-livres », on retiendra également de son travail, les « Carnets
de Saint-Jacques-de-Compostelle » qui raconte son pèlerinage de 1 680
kilomètres qu’il a réalisé en 2001 , période assez difficile
sur le plan personnel.
« Fin 1997,
je touche presque le but fixé il y a cinq ans... mourir en me détruisant par
l'alcool. Il m'est impossible d'entamer le 10ème tome des Chemins de Malefosse
sans trembler. Il me faut entamer cette reconstruction progressivement et
ré-appréhender la vie pas à pas... Pas à pas... 1 kilomètre... 2 kilomètres
puis 5... et 10... Au bout de sept mois, j'en parcours 50 avec un sac de 8
kilos. J'éprouve le besoin d'aller plus loin... L'idée de me rendre à
Compostelle me traverse l'esprit. Pourquoi Compostelle ? Je n'en sais trop
rien. Je ne sais même pas situer Compostelle. Je fini par trouver sur une carte
: nord-ouest de l'Espagne, 80 kilomètres avant le « Cap Finisterre ». Le chemin
traditionnel part du Puy-en-Velay. Très vite, je laisse de côté les
considérations religieuses (ça me donne de l'urticaire) pour m'intéresser au
côté route, environ 1680 kilomètres, la moitié en France, la moitié en Espagne
! De quoi se laver la tête pour un bon bout de temps. Je confie mon projet
secret à Nathalie, de 25 ans ma cadette. A ma grande surprise, et « si je n'y
vois pas d'inconvénient », ça lui ferait du bien aussi. La date du départ est
fixée : lundi 30 avril 2001. »
Sur plus de 120 pages, le dessinateur
nous conte avec sentiments et humour ce périple saisissant. Plus de 150 croquis,
dessins et aquarelles accompagnent un récit plein de finesse, qui ravira autant
les amateurs de carnets de voyage que de bande dessinée.
Et puis surtout, ce qui sera retenu
comme son chef-d’œuvre, « Rosa », paru en deux tomes.
Il en a assuré
dessin et scénario d’après un texte de Bernard Ollivier : un aboutissement
remarquable !
Dans un hameau Normand au début du
XXe siècle,
Rosa est marié à Mathieu, veuf et alcoolique de 25 ans son aîné,
qui se meurt de tuberculose. Pas le grand amour entre les deux mais une vraie
confiance et complicité. Rosa voudrait bien pouvoir faire soigner Mathieu dans
un sanatorium mais où trouver l’argent nécessaire ? Elle tient le bistrot
fréquenté par les rustauds du village.
Quand ceux-ci lancent un pari sur celui
qui est le meilleur amant du coin, en devenant le juge des prestations de ces
messieurs, Rosa pourra trouver la somme nécessaire pour Mathieu.
La femme
insignifiante qu’elle était hier à leurs yeux,
Rosa s’émancipera en découvrant
ces « hommes » et surtout leurs ignorances,
leurs faiblesses, leurs tares cachées
…
Le trait si particulier de François
Dermaut, tout en finesse, est toujours un régal.
Magnifié par les couleurs
directes, il illustre à merveille le récit, nous brosse décors
et personnages
avec sensibilité et précision et crée une ambiance collant parfaitement à
l’histoire.
A l'occasion de l'exposition « Vente
à la Galerie Comic Art Factory » de Bruxelles, découvrez l'interview de François Dermaut :
Présentation d’originaux de
Rosa :
A lire aussi l’article écrit par
Gilles Ratier le 20 mars 2020 pour BDZoom.com… :
http://bdzoom.com/153381/patrimoine/francois-dermaut-hommage-a-un-talentueux-dessinateur-historique/
… et son article précédent écrit en
2014 :
François Dermaut travaillait
actuellement sur « Lumière à Cornemule », un nouveau diptyque adapté
du roman de Gilbert Bordes.
En espérant pouvoir profiter un jour du
fruit de ses dernières heures de création…
Nos pensées vont à sa famille et à
ses proches.
A tous, il va beaucoup nous manquer !
Merci à toi, François, à tout jamais,
ton œuvre nous aura marqués.
Dermaut. Rosa-sous-la-pluie |
Texte et images apportés par Philippe.
Merci pour cet hommage bien mérité au grand artiste qui malheureusement nous a quittés
Nous vous proposons ci-dessous un dossier avec son œuvre la plus représentative:
Souvenirs de Toussaint,
Rosa
Les chemins de Malefosse
Rosa
Les chemins de Malefosse
Merci pour ce dossier sur un artiste qui va nous manquer.
RépondreSupprimerGrand hommage à un grand artiste. Merci beaucoup
RépondreSupprimerMerci pour ce bel hommage...
RépondreSupprimerSavez-vous que René Follet est mort la semaine dernière ?
Un grand merci. Nous avons perdu un grand artiste! Robert
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce partage
RépondreSupprimerJe ne la connaissais pas et c'est une autre triste nouvelle. Un autre grand artiste nous a abandonnés.
RépondreSupprimerTrès bel hommage. Merci.
RépondreSupprimerUderzo vient de nous quitter... snif... Le ciel vient de tomber sur les têtes D"Astérix et Obélix" Alea Jacta est...
RépondreSupprimerTriste et grande perte, la mort d'Uderzo nous laisse tous orphelins. Terrible!!
RépondreSupprimerResquiescat In Pace
RépondreSupprimerAndré Chéret, René Follet, Albert Uderzo, Manu DiBango... M.... Corona-semaine!
RépondreSupprimerIls rentrent au Panthéon de Ma Nostalgie
C'est vraiment terrible !!
Supprimeret François Dermaut (bien sûr) dont je découvre, un peu grâce à vous, l'ampleur de l'oeuvre
RépondreSupprimerMerci encore pour vos bonnes actions en ses temps de confinement abusif
Mille mercis
RépondreSupprimerMerci
RépondreSupprimermerci beaucoup...Je découvre et j'apprécie...
RépondreSupprimer