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lundi 23 mars 2020

Hommage à François Dermaut - Contribution de Philippe

Le dessinateur et aquarelliste de BD
François Dermaut n’est plus !
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès du dessinateur de bande dessinée 
François Dermaut, installé en Mayenne à Livré-le-Touche : 
il nous a quitté ce jeudi 19 mars 2020 à l’âge de 70 ans.


Né à Roubaix, François Dermaut publie ses premières bandes dessinées dans les magazines des éditions de Fleurus sous le pseudonyme Franjacq. Il y adapte tour à tour Oliver Twist en 1974, 
Les Misérables (1975), Jacquou le croquant (1976), 
Colombe la vilaine (1977), dans l'hebdomadaire "Djin". En 1985, il écrit et dessine 
Charlotte et le trésor des Templiers dans "Okapi".



Puis, chez Glénat, aux côtés de Daniel Bardet scénariste, entre 1982 et 2004, il a réalisé les douze premiers tomes de la série historique à succès  « Les chemins de Malefosse ».
Cette série intemporelle et populaire qui a révolutionné la bande dessinée historique s'est écoulée à plus de 1,2 millions d'exemplaires.

 


 

Interview vidéo de François Dermaut - Histoires de Bulles au Musée du Château de Mayenne en 2013 où on apprend que vérité historique et histoires romancées peuvent faire bon ménage :


On lui doit aussi, avec Didier Convard, les trois premiers albums des Souvenirs de Toussaint
où il quitte le monde du XVIIe siècle pour s’intéresser 
à la fin du XIXe siècle et à la photographie.


En racontant leur première rencontre, il fera revivre ses deux héros Gunther et Maître Pritz le temps d’un prequel intitulé Malefosse en deux volumes entre 2007 et 2009.


Interview de François Dermaut pour ActuaBD le  mai 2010 :


Dans la catégorie « beaux-livres », on retiendra également de son travail,  les « Carnets de Saint-Jacques-de-Compostelle » qui raconte son pèlerinage de 1 680 kilomètres qu’il a réalisé en 2001 , période assez difficile sur le plan personnel.
« Fin 1997, je touche presque le but fixé il y a cinq ans... mourir en me détruisant par l'alcool. Il m'est impossible d'entamer le 10ème tome des Chemins de Malefosse sans trembler. Il me faut entamer cette reconstruction progressivement et ré-appréhender la vie pas à pas... Pas à pas... 1 kilomètre... 2 kilomètres puis 5... et 10... Au bout de sept mois, j'en parcours 50 avec un sac de 8 kilos. J'éprouve le besoin d'aller plus loin... L'idée de me rendre à Compostelle me traverse l'esprit. Pourquoi Compostelle ? Je n'en sais trop rien. Je ne sais même pas situer Compostelle. Je fini par trouver sur une carte : nord-ouest de l'Espagne, 80 kilomètres avant le « Cap Finisterre ». Le chemin traditionnel part du Puy-en-Velay. Très vite, je laisse de côté les considérations religieuses (ça me donne de l'urticaire) pour m'intéresser au côté route, environ 1680 kilomètres, la moitié en France, la moitié en Espagne ! De quoi se laver la tête pour un bon bout de temps. Je confie mon projet secret à Nathalie, de 25 ans ma cadette. A ma grande surprise, et « si je n'y vois pas d'inconvénient », ça lui ferait du bien aussi. La date du départ est fixée : lundi 30 avril 2001. »
Sur plus de 120 pages, le dessinateur nous conte avec sentiments et humour ce périple saisissant. Plus de 150 croquis, dessins et aquarelles accompagnent un récit plein de finesse, qui ravira autant les amateurs de carnets de voyage que de bande dessinée.


Et puis surtout, ce qui sera retenu comme son chef-d’œuvre, « Rosa », paru en deux tomes. 
Il en a assuré dessin et scénario d’après un texte de Bernard Ollivier : un aboutissement remarquable !
Dans un hameau Normand au début du XXe siècle, 
Rosa est marié à Mathieu, veuf et alcoolique de 25 ans son aîné, qui se meurt de tuberculose. Pas le grand amour entre les deux mais une vraie confiance et complicité. Rosa voudrait bien pouvoir faire soigner Mathieu dans un sanatorium mais où trouver l’argent nécessaire ? Elle tient le bistrot fréquenté par les rustauds du village. 
Quand ceux-ci lancent un pari sur celui qui est le meilleur amant du coin, en devenant le juge des prestations de ces messieurs, Rosa pourra trouver la somme nécessaire pour Mathieu. 
La femme insignifiante qu’elle était hier à leurs yeux, 
Rosa s’émancipera en découvrant ces « hommes » et surtout leurs ignorances, 
leurs faiblesses, leurs tares cachées …


 


Le trait si particulier de François Dermaut, tout en finesse, est toujours un régal. 
Magnifié par les couleurs directes, il illustre à merveille le récit, nous brosse décors 
et personnages avec sensibilité et précision et crée une ambiance collant parfaitement à l’histoire.

A l'occasion de l'exposition « Vente à la Galerie Comic Art Factory » de Bruxelles, découvrez l'interview de François Dermaut :

Présentation d’originaux de Rosa :

A lire aussi l’article écrit par Gilles Ratier le 20 mars 2020 pour BDZoom.com… :

… et son article précédent écrit en 2014 :

François Dermaut travaillait actuellement sur « Lumière à Cornemule », un nouveau diptyque adapté du roman de Gilbert Bordes.


En espérant pouvoir profiter un jour du fruit de ses dernières heures de création…
Nos pensées vont à sa famille et à ses proches.
A tous, il va beaucoup nous manquer !
Merci à toi, François, à tout jamais, ton œuvre nous aura marqués.


Dermaut. Rosa-sous-la-pluie

Texte et  images apportés par Philippe.

Merci pour cet hommage bien mérité au grand artiste qui malheureusement nous a quittés


Nous vous proposons ci-dessous un dossier avec son œuvre la plus représentative:

Souvenirs de Toussaint,

Rosa

Les chemins de Malefosse

https://mega.nz/#F!2CohxLob!O9v7xqVLMXPsuG3YrBYLaw

16 commentaires:

  1. Merci pour ce dossier sur un artiste qui va nous manquer.

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  2. Grand hommage à un grand artiste. Merci beaucoup

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  3. Merci pour ce bel hommage...
    Savez-vous que René Follet est mort la semaine dernière ?

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  4. Un grand merci. Nous avons perdu un grand artiste! Robert

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  5. Je ne la connaissais pas et c'est une autre triste nouvelle. Un autre grand artiste nous a abandonnés.

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  6. Uderzo vient de nous quitter... snif... Le ciel vient de tomber sur les têtes D"Astérix et Obélix" Alea Jacta est...

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  7. Triste et grande perte, la mort d'Uderzo nous laisse tous orphelins. Terrible!!

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  8. André Chéret, René Follet, Albert Uderzo, Manu DiBango... M.... Corona-semaine!
    Ils rentrent au Panthéon de Ma Nostalgie

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  9. et François Dermaut (bien sûr) dont je découvre, un peu grâce à vous, l'ampleur de l'oeuvre
    Merci encore pour vos bonnes actions en ses temps de confinement abusif

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  10. merci beaucoup...Je découvre et j'apprécie...

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