Seulement BD: Babiole & Zou. L’intégrale (1962-1966)

Lorsqu'il entame les aventures de Babiole et Zou en 1962, Greg est un scénariste reconnu. Hergé a fait appel à lui mais n’a pas finalement donné suite, mais Tibet l’utilise pour son Chick Bill, Franquin pour Modeste et Pompon, Cuvelier pour un Corentin, etc. Mais à l'époque les scénaristes sont mal payés, la voie royale étant dévolue au dessinateur.

Sa première BD à suivre 100% Greg dans le journal de Tintin date de 1960, il s'agit bien sûr de Rock Derby. On retrouve la marque de Greg, ce mélange d'humour et d'aventure qu'on avait déjà perçu dans Cady ou Doppy. Comparées aux péripéties délirantes de Zig et Puce, surtout à compter de la 3° histoire, et a fortiori à celles d'Achille

Talon; celles de Rock Derby sont aussi sages que classiques.

Babiole et Zou va se situer entre ces deux extrêmes.

C'est certes du Greg pur sucre multipliant les jeux de mots de

Zoltan Ksadur à Tankhon-Al-Hassan-Tay en passant par la coupe Phil, avec des histoires aussi improbables que

gouleyantes. Mais le format, 30 planches pour chacune des deux aventures, ne permettaient pas d'accentuer davantage la loufoquerie. Le fait est que Greg est désormais apprécié, lui qui fut mis à la porte par Dupuis lui-même

pour « insuffisance » (sic) même s'il n'a pas encore droit aux pages couleurs, seules réservées aux séries de prestige.

Il n'aura toutefois plus longtemps à attendre.

Les récits complets, un peu plus tardifs, ne permettent pas les mêmes hyperboles

et sont plus axées sur le slapstick.

Nous avons de ce fait moins d'envolées

lyriques car l'une des facettes du génie de Greg est bien sûr dans

ses dialogues, le meilleur exemple étant Achille Talon.

Mais Greg a plus d'un tour dans son sac, ne se met-il pas en scène dans le rôle

d'un méchant. Allez on vous aide, c'est celui de la deuxième aventure, celle des

grosses têtes. Evidemment !