Seulement BD: Oncle Paul raconte Napoléon (Spirou 1951-1975)

C'est sûr que les Histoires de l'Oncle Paul ne soulèvent guère d'intérêt

pour les tenants de l'Histoire Nouvelle.

Les différentes vagues de l'Ecole des Annales ont le grand mérite

d'apporter un nouvel éclairage sur l'Histoire en

s'intéressant au temps long alors que les histoires colportées

par le vieil oncle ne portent que sur le court et même l'ultra court.

Ce ne sont que des anecdotes, loin de l'histoire de l'évolution

des mentalités prônées par cette nouvelle école qui ne voit

souvent dans l'Histoire évènementielle qu'une étape superflue

de plus au Roman National. Or qui dit national dit nationalisme,

donc chauvinisme et haine de l'autre ; le raccourci est aussi rapide qu'erroné.

A ce tarif là tous ceux qui ont un jour fumé un

simple joint finiraient accros aux drogues dures.

Dans les deux cas, on n'en est heureusement pas là.

Il ne s'agit pas ici de débattre sur le bien fondé de l'Histoire Nouvelle

ou du Roman National, les deux se complètent mais ce

dernier a le grand mérite d'être plus accessible aux enfants

car justement il raconte une histoire.

Car si l'évolution des mentalités et des techniques est cruciale,

l'Histoire dans ses moments de fièvre ne s'écrit que par le com-

portement de quelques uns qui, par courage ou par lâcheté, vont

infléchir dans un sens parfois inattendu la marche du temps.

Si les petits tambours n'avaient pas été là, y aurait-il eu

une victoire à Arcole, rien n'est moins sûr. Et de là y aurait-il eu une

carrière pour Bonaparte et partant pour Napoléon ?.

C'est d'ailleurs de ces points de divergence, parfois ridicules,

que les uchronistes font leur miel.

L'autre mérite des histoires de l'oncle est de mettre le plus souvent

en lumière des sans-grade alors que leur rôle n'est souvent

pas si négligeable.

Warholien sans le savoir Paul offrait à ces oubliés de l'histoire

leur quart d'heure de gloire aux nouvelles générations.

Avec le temps qui passait Octave Joly, le principal contributeur

des Histoires de l'Oncle Paul, revenait sur tel ou tel sujet. Cet

album propose donc plusieurs versions de La Tour d'Auvergne

ou du pont d'Arcole, lequel est raconté sous plusieurs facettes.

C'est évidemment amusant de comparer les différentes versions

et plus encore de les comparer avec celles parues dans Tintin

ou J2 Jeunes, les autres grands pourvoyeurs d'Histoires de l'Histoire.

Il s'agit donc de belles histoires, tellement belles qu'elles paraissent

pour certaines apocryphes. Celle qui ouvre cet album a, par exemple,

des versions moins poétiques; mais sont-elles plus authentiques ?.

On aimerait que non, mais un gros doute subsiste.

Quoiqu'il en soit pour raconter pareille épopée on ne pouvait

se mettre que sur son trente-et-un d'où le nombre de récits.

Mais voilà que le tambour bat et que le canon gronde.

Nous sommes en 1795 et nous voilà partis pour une aventure de 20 ans.

La geste napoléonienne

L'enfant, l'épée et le général
Tambours héroïques
Le pont d'Arcole
Un brave parmi les braves
Et l'on porta son cœur en tête des armées
La bataille du pont du diable
Grand Saint-Bernard
Marengo
La première femme légionnaire
Milord fantôme
Commediante, tragediante
Madame Mère
Jean Bernadotte, maréchal de France
L'épopée de Trafalgar
Prisonniers des Espagnols
La Valette aide de camp de l'Empereur
Le général Marbot
Le héros liégeois
Napoléon et la betterave
Sapeur de 10 ans
Pince de la Moskova
L'incendie de Moscou
Louise Fusil ignore la peur
Malet contre Bouffe-la-Balle
Le dernier vol de l'Aigle
La marche immortelle
La grande bataille
Pourquoi l'Aigle s'abattit à Waterloo
Le maréchal Sans-Gêne
Un chirurgien dans la bataille
Le fils du boulanger