Le 20 janvier 2009 a été intronisé le 44e président des Etats-Unis, il s’appelle Barack Obama,
c’est un démocrate et le pays vient de tourner la page de 8 années de George W. Bush.
L’élection parait triomphale et de fait elle l’est le démocrate a raflé 365 sièges de grands électeurs,
son rival John McCain n’en obtenant que 173.
Obama a près de 53% des suffrages, McCain près de 46%, les 7 autres candidats se partageant les
miettes. En nombre de votes Obama a près de 10 millions de voix d’avance, pourtant quand on regarde
la carte des votes comtés par comtés on est force de constater que l’Amérique est Républicaine (en
rouge sur la carte).
Les Démocrates sont forts dans les grands centres urbains fort peuplés, cela a suffi à faire la différence
mais c’est un équilibre fragile qui explique également 8 ans plus tard l’une des raisons du succès de Donald Trump.
Au moment de l’élection de novembre 2008 l’économie américaine est en souffrance, outre un déficit
commercial et budgétaire, le chômage dépasse les 6% alors qu’il n’atteignait pas les 4% huit ans plus
tôt. L’indice de confiance du patronat américain est passé de 140 points en 2000 à 38 en octobre 2008
soit le plus bas historique.
Ces éléments sous-tendent l’histoire que vous allez suivre puisque l’une des premières mesures du nouveau
président sera de faire voter un plan de relance coûteux ce qui va occasionner comme on l’imagine
des débats passionnés sinon houleux tant à la Chambre qu’au Sénat.
Les Américains ont une solide tradition de BD
ironiques. La revue la plus fameuse est évidemment
décroissant mais qui fut dans les années
60/70 l’emblème de la caricature d’une
certaine société américaine ; caricature reprise
à la TV dans des émissions comme National
Lampoon où débutèrent pas mal de
célébrités d’aujourd’hui.
Mais une revue comme Barack The Barbarian
reste quand même une réelle novation. On
l’aura deviné, l’ancien président américain est
devenu un héros d’heroic fantasy dans un
monde qui reprend la thématique conanesque
mais de façon décalée.
Ainsi plutôt que de monter un fougueux cheval
blanc notre Barack est juché sur un baudet,
symbole du parti démocrate. On aurait
tort pourtant de croire qu’il ne s’agit que
d’une grosse gaudriole. Cette mini-série de 4
numéros est un joli pastiche du sword & sorcery
mais également une parodie, mieux une
charge contre la politique politicienne américaine.
Elle sera d’ailleurs suivi d’un numéro unique :
The Fall of Red Sarah dans laquelle on aura reconnu la colistière de John McCain et ancienne gouverneure
de l’Alaska.
Pastiche puisque le récit commence par le fameux « Sache, ô Prince… » tiré cette fois non pas des Chroniques
Némédiennes mais des Chroniques Maddowiennes, référence à une journaliste de radio/télé assez
connue aux Etats-Unis notamment pour son émission politico-sociétale sur le câble, le Rachel Maddow
Show.
Parodie puisque l’aventure s’appelle « Quest for the Treasure of Stimuli » que l’on doit comprendre
comme « Comment financer le plan de relance américain ». Comme dans le modèle original de R. E. Howard
nous avons ici aussi la fameuse Tour de l’Eléphant, sauf que cette fois-ci c’est aussi le siège d’une
secte de fanatiques (comprendre les Républicains puisque leur emblème est justement un éléphant). A
la tête de cette secte, un personnage qui fait penser à Bush fils, et dont le vizir ressemble furieusement à
Dick Cheney mais qui de fait est aux commandes. On se souvient que les méchantes langues laissaient
entendre que le président officiel n’était que la marionnette du vice-président et du Secrétaire à la Défense,
Donald Rumsfeld, ou au mieux était chaperonné par eux.
Bref, le décor est planté et le héros aura fort à faire contre ses ennemis mais aussi ses amis pas toujours
fiables. Il se mesurera, on l’a dit, à Red Sarah, copie parfaite de Sarah Palin habillée en Red Sonja, aura
fort à faire avec Hilaria, allusion fort transparente, une autre guerrière qui se range à ses côtés tout en
voulant prendre sa place.
C’est assez drôle, souvent fin et respecte les canons
et les règles de l’heroic fantasy. On a droit
également à quelques jolies pages, comme lorsque
dont le nom est complètement oublié mais
qui est resté sous le surnom d’Emancipateur avec
la remarque suivante : « Ici ne vivent pas les dieux
mais une idée. » Il y a aussi cette déesse que je
vous laisse découvrir et qui est capable de rendre
un peu de chaleur au monde.
C’est Larry Hama qui signe cette épopée, les
quatre premiers épisodes du Quest for the Treasure
of Stimuli sont dessinés par Christopher
Schons tandis que John Christmas s’occupait du
one-shot.
Ce dernier volet publié en novembre 2009 laissait
entendre qu’il aurait pu y avoir d’autres aventures
mais il n’en fut rien.
Bref, une lecture à recommander aux anglophones
puisque personne de ce côté-ci de l’Atlantique
n’a jugé bon de racheter les droits à Devil’s
Due Publishing. Quant à imaginer que nous pourrions
avoir droit à une dérivée française avec notre propre personnel politique, c’est être dans une fantaisie
qui n’a rien d’héroïque !
Nous remercions Voltaire 57 pour ces magnifiques albums en V.O.,
parfaitement édités.
Lien: .pdf
Album nº 455 réalisé par Voltaire57
Publié par Monsieur Augustin
Merci V57 et M. Augustin
RépondreSupprimerMerci à Voltaire57 et M. Augustin
RépondreSupprimerTrès bonne idée !!
RépondreSupprimerMerci à Voltaire57 et M Augustin
Merci beaucoup à vous deux pour cet album qui tombe à point nommé. Alain
RépondreSupprimerGrand merci pour ce partage!! Robert
RépondreSupprimerThank you very much for this excellent and timely issue
RépondreSupprimerExcellent album, très à propos le jour des élections américaines.
RépondreSupprimerMagnificent, impressive. Thank you for this great album.
RépondreSupprimerGreat idea. Thanks
RépondreSupprimerC'est un travail énorme. Félicitations. Merci beaucoup à V57 pour cet album et à M Augustin pour la présentation
RépondreSupprimerMerci Voltaire57 !
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