Que retiendra-t-on de l’oeuvre de Julio Ribera (1927-2018) ?
Les francophones se souviendront du
Vagabond des Limbes (1975-2003) et sans doute de Dracurella (1973-1982).
Les hispanophones
répliqueront en parlant de ses
œuvres de jeunesse comme
reste sans conteste sa vie.
Vie qu’il a résumée en trois volumes
(2004-2006) puis en intégrale en noir et
blanc et demi format en 2011. Nous
avons le témoignage direct d’un enfant
heureux et insouciant qui va connaitre
privations et terreurs avec l’arrivée de la
guerre civile. Il raconte les petits bonheurs
de voir un film américain, pouvoir
écouter du jazz alors que le pouvoir franquiste
installe une chape de plomb morale sur tout le pays.
Son histoire fourmille de détails insolites comme ces préservatifs d’occasion qui servent et reservent.
Il nous raconte comment la vie et les choix politiques vont le séparer d’un ami d’enfance, comment le service
militaire peut devenir une ânerie la faute à des officiers ou sous-officiers bornés qui se contentent d’appliquer
des règlements sans se donner la peine de réfléchir.
Il nous explique la vie dans l’Espagne de
l’après-guerre civile et comment faire du
Il nous rappelle ces autorisations qu’il fallait
avoir pour simplement quitter le pays et
d’avoir vu son nom publié par les journaux
comme s’il s’agissait d’une marque d’infamie.
Il nous parle de aussi de la France qu’il découvre
en 1954, ce fameux hiver 54 où la
Seine gèle. Par petites touches il montre le
bonheur que peut-être la liberté mais que celle-ci n’est qu’illusoire quand
elle n’est pas couplé avec la sécurité.
Ainsi nous le voyons en galère quand sa femme tombe malade et
qu’il n’a pas la sécurité sociale; commence
alors son combat de syndicaliste pour obtenir ces droits.
Parce que nous vivons en démocratie, parce que nous pouvons
être soignés, tant bien que mal, nous considérons
toutes ces choses comme définitivement acquises.
Par son simple témoignage Ribera montre qu’à
part les emmerdes, pardonnez l’expression, rien n’est vraiment pérenne.
On pourrait penser que cette succession de saynètes est décousue,
il n’en n’est rien. Il faut plutôt y voir pudeur
et pointillisme. Sauf quand il évoque Franco l’auteur reste toujours
dans le demi-ton et laisse le lecteur
se forger une opinion. Il est plus explicite dans ces interviews,
c’est d’ailleurs pourquoi nous avons gardé
celle qu’il a donné, quinquagénaire aux Cahiers de la Bande Dessinée en 1979,
et celle de Hop ! de 2001 où
de sa vie.
Ainsi alors que la scène du prêtre tiré par une voiture
est présentée brute de fonderie dans la BD, l’auteur
la déplore dans l’entretien mais toujours à demi mots.
Il n’y a donc pas de critique frontale sur sa vie en
France, là encore on en apprend davantage dans ses
entretiens notamment sur Opera Mundi. On aurait
pourtant aimé qu’il en dise plus. Voilà un homme qui
ayant croisé Lazareff, Goscinny, Charlier et quelques
autres, avait automatiquement des témoignages de première main à nous confier. Tout comme sa participation
amicale et syndicale au quatuor espagnol composé d’Antonio Parras, Victor de la Fuente et Gaby Arnao, ce dernier plus versé dans les petits formats, qui courrait les rédactions.
Mais de cela nous ne saurons rien.
Pas plus de ce qui est advenu de Carmen sa première épouse ou de
sa rencontre avec Anne-Marie, la seconde.
Car cette vie racontée par petites touches est émouvante.
Elle nous passionne parce que nous y avons partagé
ses joies et ses peines.
Mais en ne disant que ce qu’il veut bien nous dire Ribera nous rappelle
dans une ultime leçon que dans vie privée il y a privé !.
Album nº485 réalisés par Voltaire57
Publié par Monsieur Augustin
Un grand merci à mon ami de coeur V57... LOL et à M. Augustin
RépondreSupprimerMERCI POUR CE PDF BOB N 1
RépondreSupprimerUn grand merci, voilà qui promet d'être passionnant.
RépondreSupprimerMerci Voltaire57 et M. Augustin.
RépondreSupprimerMerci Voltaire57 et Mr Augustin.
RépondreSupprimerBel hommage à un dessinateur bien talentueux
RépondreSupprimerMerci Voltaire57 et M Augustin
Pour ceux qui parlent ou comprennent l'espagnol
https://misinolvidablestebeos.blogspot.com/2018/05/julio-ribera-ha-muerto.html
Merci beaucoup Voltaire 57 pour tout cet excellent travail et partage et M Augustin
RépondreSupprimerMerci beaucoup !
RépondreSupprimerMerci Voltaire57 et Mr Augustin.
RépondreSupprimerSuper MERCI Voltaire57 !
RépondreSupprimerMuchisimas gracias a los dos.
RépondreSupprimerGrand merci pour ce partage !! Robert
RépondreSupprimerMerci.
RépondreSupprimerTusen takk!
RépondreSupprimerRibera was a fabulous artist, and I am eagerly looking for his Belphégor se venge [Feuilleton de France-Soir 1965].
RépondreSupprimerIt was reprinted in the album Viva Maria! (2013):
https://www.bedetheque.com/serie-39953-BD-Viva-Maria.html
Merci beaucoup Voltaire57 !
RépondreSupprimerMerci Voltaire57 et Mr Augustin..!.
RépondreSupprimer