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lundi 17 février 2025

Julio Ribera : Une vie - Compilation de Voltaire57

 

Que retiendra-t-on de l’oeuvre de Julio Ribera (1927-2018) ? 
Les francophones se souviendront du
Vagabond des Limbes (1975-2003) et sans doute de Dracurella (1973-1982). 
Les hispanophones
répliqueront en parlant de ses
œuvres de jeunesse comme
Rosy mais son oeuvre majeure
reste sans conteste sa vie.

Vie qu’il a résumée en trois volumes
(2004-2006) puis en intégrale en noir et
blanc et demi format en 2011. Nous
avons le témoignage direct d’un enfant
heureux et insouciant qui va connaitre
privations et terreurs avec l’arrivée de la
guerre civile. Il raconte les petits bonheurs
de voir un film américain, pouvoir
écouter du jazz alors que le pouvoir franquiste
installe une chape de plomb morale sur tout le pays.

Son histoire fourmille de détails insolites comme ces préservatifs d’occasion qui servent et reservent.

Il nous raconte comment la vie et les choix politiques vont le séparer d’un ami d’enfance, comment le service
militaire peut devenir une ânerie la faute à des officiers ou sous-officiers bornés qui se contentent d’appliquer
des règlements sans se donner la peine de réfléchir. 

Il nous explique la vie dans l’Espagne de
                                                             l’après-guerre civile et comment faire du
jazz était quasiment un acte d’insoumission.
Il nous rappelle ces autorisations qu’il fallait
avoir pour simplement quitter le pays et
d’avoir vu son nom publié par les journaux
comme s’il s’agissait d’une marque d’infamie.

Il nous parle de aussi de la France qu’il découvre
en 1954, ce fameux hiver 54 où la
Seine gèle. Par petites touches il montre le
bonheur que peut-être la liberté mais que celle-ci n’est qu’illusoire quand
 elle n’est pas couplé avec la sécurité.
Ainsi nous le voyons en galère quand sa femme tombe malade et 
qu’il n’a pas la sécurité sociale; commence
alors son combat de syndicaliste pour obtenir ces droits.
Parce que nous vivons en démocratie, parce que nous pouvons 
être soignés, tant bien que mal, nous considérons
toutes ces choses comme définitivement acquises. 
Par son simple témoignage Ribera montre qu’à
part les emmerdes, pardonnez l’expression, rien n’est vraiment pérenne.

On pourrait penser que cette succession de saynètes est décousue, 
il n’en n’est rien. Il faut plutôt y voir pudeur
et pointillisme. Sauf quand il évoque Franco l’auteur reste toujours 
dans le demi-ton et laisse le lecteur
se forger une opinion. Il est plus explicite dans ces interviews, 
c’est d’ailleurs pourquoi nous avons gardé
celle qu’il a donné, quinquagénaire aux Cahiers de la Bande Dessinée en 1979, 
et celle de Hop ! de 2001 où
le septuagénaire qu’il était alors fait une sorte de bilan
de sa vie.
Ainsi alors que la scène du prêtre tiré par une voiture
est présentée brute de fonderie dans la BD, l’auteur
la déplore dans l’entretien mais toujours à demi mots.

Il n’y a donc pas de critique frontale sur sa vie en
France, là encore on en apprend davantage dans ses
entretiens notamment sur Opera Mundi. On aurait
pourtant aimé qu’il en dise plus. Voilà un homme qui
ayant croisé Lazareff, Goscinny, Charlier et quelques
autres, avait automatiquement des témoignages de première main à nous confier. Tout comme sa participation
amicale et syndicale au quatuor espagnol composé d’Antonio Parras, Victor de la Fuente et Gaby Arnao, ce dernier plus versé dans les petits formats, qui courrait les rédactions. 


Mais de cela nous ne saurons rien. 
Pas plus de ce qui est advenu de Carmen sa première épouse ou de 
sa rencontre avec Anne-Marie, la seconde.

Car cette vie racontée par petites touches est émouvante. 
Elle nous passionne parce que nous y avons partagé
ses joies et ses peines. 
Mais en ne disant que ce qu’il veut bien nous dire Ribera nous rappelle 
dans une ultime leçon que dans vie privée il y a privé !.





Nous remercions Voltaire 57 pour ce magnifique album, 
parfaitement édité.

  Album nº485 réalisés par Voltaire57

Publié par Monsieur Augustin


https://mega.nz/file/7PQXDB7A#wyBINRnFbBxpASB7SUqCN2MibetTcbKJs6ktfXVAPXU

17 commentaires:

  1. Un grand merci à mon ami de coeur V57... LOL et à M. Augustin

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  2. MERCI POUR CE PDF BOB N 1

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  3. Un grand merci, voilà qui promet d'être passionnant.

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  4. Bel hommage à un dessinateur bien talentueux
    Merci Voltaire57 et M Augustin
    Pour ceux qui parlent ou comprennent l'espagnol
    https://misinolvidablestebeos.blogspot.com/2018/05/julio-ribera-ha-muerto.html

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  5. Merci beaucoup Voltaire 57 pour tout cet excellent travail et partage et M Augustin

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  6. Muchisimas gracias a los dos.

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  7. Grand merci pour ce partage !! Robert

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  8. Ribera was a fabulous artist, and I am eagerly looking for his Belphégor se venge [Feuilleton de France-Soir 1965].
    It was reprinted in the album Viva Maria! (2013):

    https://www.bedetheque.com/serie-39953-BD-Viva-Maria.html

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  9. Merci Voltaire57 et Mr Augustin..!.

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