Villon est une série en six épisodes de Barron et Parmiggiani
consacrée à celui dont on dit parfois qu’il est le
premier poète français. Est-ce à dire que l’on tient là six belles histoires de
l’Oncle Pablo (mais si, le frère de
l’oncle Paul, celui qui a émigré aux Amériques !), inédites en français ?
Non, en aucun cas. Certes, il s’agit du Paris du milieu du XVème siècle,
vu depuis le Buenos Aires de la fin
du XXème. Mais ce double décalage dans le temps et dans l’espace,
ce double exotisme, ne débouche en
aucune façon sur une bande dessinée historique.
Bien sûr, le personnage principal est une des figures marquantes du
Moyen-Age français. Mais on sait avec
certitude très peu de choses sur sa vie : la naissance en 1431
dans une famille parisienne pauvre, l’accueil à
Saint-Benoit par le chapelain Guillaume de Villon qui lui donnera
son nom, les études brillantes, les poésies,
probablement la fréquentation des mauvais garçons parisiens, peut-être
l’appartenance à une bande, les
Coquillards, puis des vols, des crimes, toujours des poèmes, la prison,
des séjours, parfois contraint et forcé,
en province puis, à partir du milieu des années 1460, plus rien…
Jusqu’à quand vivra-t-il ? Continuera-t-il à écrire ?
L'Histoire ne le dit pas, Barron et Parmiggiani non plus.
Les auteurs ne proposent pas un récit qui viendrait combler
le manque de connaissances sur les dernières
années de François Villon mais ils se centrent sur les années
d’enfance et d’adolescence, principalement les
années 30 et 40 du quinzième siècle.
Avec pour toile de fond une guerre de cent ans qui n’en finit pas,
Villoncroise le chemin de nombreux personnages historiques,
mais tout ou presque dans ces rencontres est inventé.
Dès le premier épisode, Villon, encore très jeune,
se retrouve confronté à Gilles de Rais.
Les historiens s’accordent très largement sur les multiples exactions,
dont des enlèvements et viols d’enfants,
commis pare (trop) puissant Maréchal de France et qui
l’amèneront à être jugé et condamné en 1440.
Pour autant, Villon ne semble pas avoir croisé son chemin
et n’a, en tout cas, pas comparu comme témoin à ce procès.
Dans d’autres épisodes, François côtoie plusieurs contemporains
fameux, la favorite du Roi (Agnès Sorel),
un des Secrétaires du Roi (Etienne Chevalier),
un peintre bien en Cour (Jean Fouquet).
Mais ces rencontres sont tout aussi hypothétiques.
Et qui plus est, ces personnages historiques
sont bien malmenés par les auteurs :
Agnès Sorel ne s’est pas plus prostituée dans les rues de Paris que
Jean Fouquet n’était un fou sadique.
En fait, la seule rencontre authentique, c’est la toute première,
dès la première planche,
celle avec Régnier de Montigny, un mauvais garçon,
un Coquillard, ce jeune homme,
à qui dans sa première grande œuvre, le Lais,
un testament humoristique, François laisse trois chiens.
Alors, non, Villon n’est nullement une bande dessinée historique,
c’est une série d’aventures, aux multiples
rebondissements, se déroulant certes sur fond de Grande Histoire,
mais une Histoire relue, adaptée, déformée
pour les besoins du scénario et mise à distance par l’utilisation
d’un style d’écriture parfois amphigourique.
Et si un doute existe encore sur le fait qu’il s’agit d’une œuvre de
pure fiction et non d’une œuvre à prétention historique,
il suffit d’aller voir le clin d’œil que les auteurs
adressent au lecteur dans la dernière bulle de la dernière case
de la dernière planche de la dernière de ces six histoires :
Villon se veut ancré dans le romanesque, pas dans l’Histoire.
Texte: Lorenzo Flach
Scénario : Néstor Barron,
Dessins: Emiliano Parmiggiani
Episode 1 : Villon Villon
Intervalo Cinecolor 115, juin 1997 - 11 pages
Publication sur Columberos le 7/8/22
Episode 2 Les amants vaincus Los amados perdedores
Intervalo Cinecolor 115, juin 1997 - 11 pages
11 pages
Publication sur Columberos le 15/8/22
Episode 3 La nuit de l'amour et du loup La noche del amor y del lobo
Intervalo Cinecolor 116, juillet 1997 - 11 pages
11 pages
Publication sur Columberos le 21/8/22
Episode 4 Les innocents Los inocentes
Intervalo Cinecolor 117, août 1997 - 11 pages
Publication sur Columberos le 28/8/22
Episode 5 Los mundos de Agnes Sorel Les mondes d'Agnes Sorel
Intervalo Cinecolor 118, septembre 1997 - 11 pages
Publication sur Columberos le 4/9/22
Episode 6 La giba del Mundo La bosse du monde
Intervalo Superanual 60, octobre 1997 - 11 pages
Publication sur Columberos le 15/3/21
Cette histoire, qui se compose de 6 chapitres et 66 pages, a été publiée dans
deux magazines (Intervalo Cinecolor et Intervalo Superanual )
par la maison d'édition argentine Columba,
plus tard elle a été rassemblée et scannée pour le blog Columberos
par CHT (1 à 5) et Walter Gallardo (6).
Lorenzo Flach nous présente une traduction très respectueuse de l'original,
de grande qualité et un traitement des images exceptionnel.
Bref, cette historieta se lit avec beaucoup de plaisir...
Et il nous dit;
J'ai trouvé amusant de traduire une BD argentine portant
sur la France (du Moyen-Age qui plus est)...
Merci au blog argentin Columberos pour les facilités
fournies, afin que cette traduction puisse être effectuée.
L'original en espagnol peut être trouvé sur ce lien de Columberos:
Merci beaucoup Lorenzo Flach pour cet excellent album
Publié par Monsieur Augustin
Merci beaucoup.
RépondreSupprimerJoel
J'apprécie beaucoup ce traduction Lorenzo !
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cette perle et pour rendre visible la BD argentine aux francophones. C'est un travail impeccable.
RépondreSupprimerQuelle belle surprise : François Villon raconté par de grands artistes argentins. Merci beaucoup pour cette magnifique traduction et merci également à M Augustin de revenir poster le dimanche.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Lorenzo pour un bon travail de traduction et de retouche d'image. Ce sera un plaisir de le lire. Viva la Historieta Argentina!
RépondreSupprimerQuel super album. Merci beaucoup Lorenzo Flach de continuer avec ces magnifiques traductions de Columba. Robert
RépondreSupprimermerci
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cette excellente traduction et pour un texte d'introduction très bien documenté.. Antoine S.
RépondreSupprimerMerci beaucoup.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cette excellente contribution.
RépondreSupprimerMuchas gracias
RépondreSupprimerGrand merci pour cette belle réalisation &bcv
RépondreSupprimerGrand merci Lorenzo Flach pour la fiche. Robert
RépondreSupprimerMerci pour le partage de cette histoire inédite en français, un excellent travail de traduction
RépondreSupprimerFantastique travail de traduction d'une œuvre magnifique de deux grands artistes, peu connus en France, malheureusement, si ce n'était pour des albums comme celui-ci.
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