Tout comme les blagues le fantastique est particulièrement adapté au format court. Tout comme pour les
blagues la chute finale permet de donner du relief à l'histoire. C'est l'épice qui relève le plat et qui amène
parfois à réfléchir.
Il n'est donc pas anormal que la littérature fantastique se compose principalement de nouvelles. Certes il
y a toujours eu des romans à commencer par la mode du gothique à la fin du XVIII” siècle mais il y avait alors encore davantage d'auteurs de nouvelles. Même Bram Stoker, auteur de Dracula, a sans doute écrit autant de recueil de nouvelles que de romans d'horreur. Depuis un demi siècle si la primauté est donnée au roman c'est essentiellement pour des raisons éditoriales, les nouvelles se vendant moins bien.
À la différence de la BD franco-belge, les comics américains ont longtemps privilégié les formats courts. À titre les
68 pages des premiers Detective Comics proposent 7 à 8 histoires dont une de Batman qui fait une douzaine de
planches, les autres oscillant entre 6 et 8 planches. Dans les années 50 le nombre de pages est réduit de moitié ou
presque, une revue come The Brave and the Bold offre 3 histoires de 8 à 10 planches et souvent une autre plus
courte de 2 à 4 pages.
Même une revue comme 4 Colors qui est centrée sur un seul héros
à chaque numéro n'offre au mieux qu'une histoire entre 20 et 25
planches.
Tout ceci pour dire que le thème horreur/fantastique est particulièrement bien
adapté au monde des comics au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.
Le succès des productions EC Comics, dont la valeur est indéniable, va entraîner une floraison de titres d’une qualité fort disparate, beaucoup plongeant dans le calamiteux. Le manque de subtilité du scénariste est alors compensée par une surenchère dans le gore. Le gore est au fantastique ce que la pornographie est à l'érotisme.
Dans ce maelstrom d'histoires, l'horreur va se tailler la part du lion jusqu'à l'instauration de Comics Code.
Avec cette censure qui rappelons le était professionnelle et non étatique,
le gore va disparaître au moins dans ses aspects les plus crus
et va laisser place à des histoires de meilleur aloi.
À la question comment fidéliser des lecteurs alors que l'essence
même des comics fantastiques est que le héros
n'en sort que rarement vivant EC apporte une réponse astucieuse.
Chaque épisode sera présenté comme au
cirque par une sorte de Monsieur Loyal. EC nous fait donc cadeau
du Gardien de la Crypte, de la Vieille Sorcière ou
de la Sentinelle du Cimetière. Warren nous fera connaitre Oncle Creepy,
Cousin Eerie et Vampirella, qui quand
elle ne racontait pas ses aventures présentait celles des autres.
C'est également le cas du Dr Graves mais on aurait
aussi pu parler de l'Homme en Noir (voir l'album dans Bibliotheca Virtualis),
de Mortimer Tischin et de tant d'autres.
DC expérimenta également le procédé. The Mad Mod Witch est un de ces essais. Cette sorcière borgne et folle
offcia dans The Unexpected entre 1968 et 1970, faisant un ultime retour en 1972.
La voici de retour pour votre plus grand-plaisir, plus grande frayeur.
Album nº 367 réalisé par Voltaire57
Publié par Monsieur Augustin
What great surprise and what great discovery. Merci beaucoup
RépondreSupprimermerci, but Ich spreche Deutch
RépondreSupprimerMagnifique album de The Mad Mod Witch. Merci beaucoup
RépondreSupprimerQuel superbe album !! Gros boulot
RépondreSupprimerGrand merci V57 pour un album exceptionnel
RépondreSupprimerMagnificent V.O. album, like every Sunday
RépondreSupprimerMille merci !! Robert
RépondreSupprimerMerci M. Augustin pour la correction, et Merci beaucoup Voltaire57 !
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