Comme Sherlock Holmes il fume la pipe et comme lui il résout les mystères mais les points communs s’arrêtent là. Mark Merlin est présenté au départ comme un ‘dark detective’ c’est-à-dire un détective de l’occulte ou de l’étrange. C’est un genre qui a fait florès chez les anglo-saxons dès le fin du XIXe siècle sous l’appellation de ‘pyschic sleuths’ avec comme personnages Flaxman Low, Joseph Bell, Carnacki, etc.
Les comics américains ont bien sûr repris le flambeau. Dr Occult apparait dès 1932 suivi un peu plus tard par Rose Psychic. Dans les années 50 on trouve le Dr Drew, le Dr Thirteen, Rex Lane, etc.
On les répertorie dans la catégories des ’ghost breakers’, c’est-à-dire non pas des chasseurs de fantômes comme les Ghostbusters mais ceux qui démasquent les escroqueries au spiritisme suivant en cela le combat d’Harry Houdini. Ce sont donc de vrais détectives dans le sens où ils établissent une vérité même si celle-ci n’est parfois pas rationnelle.
Aujourd’hui les dark detectives se subdivisent grossièrement en deux grandes familles celle des ‘ghost breakers’ avec ce qu’il faut de vrais fantômes et celle des détectives de l’occulte qui perpétuent la tradition d’horreur lovecraftienne des démons infernaux. On peut y ranger des personnages comme Joe Go-lem ou Weird Detective qui jouent volontiers la carte de l’horreur alors que Ruse se rangerait plutôt dans une vision plus traditionnelle du fantastique.
Mark Merlin n’appartient ni à l’un ni à l’autre et se situerait plutôt entre les deux. En fait il est coincé entre le cinéma d’aventures des années 50 et l’irruption du Comics Code en 1954. Plus question de faire peur aux kids désormais, vampires et loups-garous sont remisés au placard. Tous les monstres ? Ben non !...
[Le texte continue à l'intérieur de l'album]
La piraterie a existé de tout temps et existe encore, pourtant quand
on l’évoque, la première pensée est celle des
pirates des Caraïbes, pas ceux du film de Disney, mais ceux qui écumèrent
de 1650 à 1730 ce que les anglophones
appellent le Spanish Main. Certes, c’est oublier que les spécialistes
appellent le Spanish Main. Certes, c’est oublier que les spécialistes
ne s’accordent pas sur ces deux dates extrêmes,
certes encore c’est négliger que la piraterie fut des plus florissantes
certes encore c’est négliger que la piraterie fut des plus florissantes
un peu plus tard dans l’Océan Indien mais c’est
ainsi. Sans doute parce qu’Hollywood et Cinecitta ensuite, mais dans
ainsi. Sans doute parce qu’Hollywood et Cinecitta ensuite, mais dans
une moindre mesure, ont su nous faire apprécier l’iode
de l’air marin même à ceux qui sont malades en mer et l’odeur
de l’air marin même à ceux qui sont malades en mer et l’odeur
du boucan à ceux qui fuient les barbecues.
Bref, les pirates de cette période et de cette portion du monde véhiculent un certain
nombre de stéréotypes et quelques vérités et l’on se moque bien de savoir si
c’est un peu vrai ou pas. Tout s’oublie quand on nous propose de l’aventure avec
des galions chargés d’or, des cyclones ahurissants, des trésors enfouis, des îles
peuplées de féroces guerriers et d’autres pirates encore plus méchants. Et encore
on ne tient pas compte des requins, des serpents, des crocodiles ou encore des
crabes qui dévorent les prisonniers à marée haute.
Tout ceci avec force jolies femmes et tonneaux de rhum.
Les peintres et illustrateurs ne sont pas en reste. Le plus connu dans ce genre est
doute Howard Pyle, c’est lui qui fait la couverture de cet album. Mais il est loin
d’être le seul, nous en donnons quelques exemples.
On pourrait bien sûr s’interroger : pourquoi des pirates ?
Les réponses sont certainement multiples mais il en est une qu’il ne faut pas ignorer.
Elle provient d’un écrivain écossais, mort aux antipodes à 44 ans, qui nous a
laissé quelques succulentes narrations.
Mais deux lui assureront une gloire peut-être éternelle :
Dr Jekyll et Mr Hyde (1886) et bien sûr L’Île au Trésor (1883).
L’histoire que vous allez lire de Miller et Mishler
avec des dessins de Rosado est en quelque
sorte l’une de ses héritières.
Paré pour l’aventure ?
avec des dessins de Rosado est en quelque
sorte l’une de ses héritières.
Paré pour l’aventure ?
Il ne reste plus qu’à hisser la grand-voile.
Nous remercions Voltaire 57 pour ces magnifiques albums en V.O.,
parfaitement édités.
Liens: .pdf
Albums nº 394-395 réalisés par Voltaire57
Publié par Monsieur Augustin