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dimanche 17 novembre 2024

Get Fury (The Complete Series) - Compilation de Voltaire57 (V.O.)



 A peine sortis de la Seconde Guerre Mondiale les Etats-Unis entraient dans la guerre de Corée (1950-1953). Alors que la lutte contre Hitler et Hiro-Hito n’avaient pas réellement suscité de comics de guerre, hormis quelque revues de super-héros mobilisés pour l’occasion le conflit au pays du matin calme va entraîner une floraison de revues exaltant la bravoure des boys. À d’assez rares histoires près il s’agit de montrer le courage et parfois le sacrifice des soldats mais aussi de fustiger les hordes de ‘commies’.



Pas vraiment raffiné mais suffisamment populaire pour que le genre des war comics s’installe durablement dans le paysage et se poursuive aujourd’hui encore, même si la déconfiture vietnamienne a drastiquement réduit le nombre de ces revues.

Avec la fin du conflit coréen, ces bandes se tournèrent vers des récits du dernier conflit mondial, en tout cas espérons-le. On le sait un héros récurrent permet de mieux fidéliser les lecteurs. C’est ainsi que Sergent Rock fait son apparition dans le # 83 de Our Army at War (Juin 1959). C’est très vite un succès. 

Il faut quelques années pour que Marvel rivalise avec la créature de Joe Kubert et Robert Kanigher. Mais en 1963 c’est chose faite grâce à Jack Kirby et Stan Lee. Leur héros s’appelle Nick Fury et il sème la panique chez l’ennemi avec ses howling commandos.

L’un comme l’autre éviteront de se faire mobiliser dans la guerre du Vietnam qui pointe son nez et resteront cantonnés à leur lutte contre les forces de l’Axe. Bien leur en a pris.

En 1965 les Etats-Unis se trouvent impliqués aux Vietnam dans une dimension jusqu’alors inenvisageable. Les effectifs passent d’un peu moins de 24.000 hommes à plus de 180.000. Au plus fort du conflit ils seront 550.000 et quelques 2,1 millions y auront traîné leurs rangers.

Les Etats-Unis sont sûrs de leur bon droit, et pour le prouver au monde entier, vont ouvrir en grand les vannes de l’information. Ils s’en mordront les doigts. Ce n’est pas un hasard si les guerres suivantes seront pauvres en contenu. Lors de la guerre des Malouines (1982), les Britanniques ne font quasiment filtrer aucune image. Lors de la guerre du Golfe (1990-1991) les images seront certes nombreuses  mais se limitant à des décollages d’avions, des appontages ou encore des bâtiments ciblés. Pas de cadavres, pas de sang, des opérations chirurgicales, une guerre propre.




On en revient à la Seconde Guerre Mondiale où les choses étaient très différentes. La télévision en était quasiment à un stade expérimental. Les informations ne passaient que par la presse, la radio ou les actualités diffusées dans les cinémas. On voyait des canons, des bateaux, des avions, plus rarement des combats et encore moins des cadavres. La photo ci-contre montre une plage de Nouvelle-Guinée avec des corps de GIs abattus par les Japonais. Cette photo ne fut publiée qu’à l’issue de la guerre car susceptible de démoraliser la population américaine.

Pour le grand public la guerre c’était comme au cinéma, des morts certes mais dans l’élégance. La réalité n’est bien sûr pas cela.

Mais au Vietnam la chose fut très différente. Les blessés avaient évidemment la priorité absolue des vols en hélicoptère mais ceux qui venaient juste après étaient les journalistes. Ils ont donc fait leur boulot : montrer la guerre, la vraie, celle qui est pleine d’horreurs.

Compte tenu du décalage horaire les Américains découvraient en couleurs à l’heure du petit déjeuner, la boue, le sang, les body bags s’entassant dans les aéroports avant d’être rapatriés au pays. Pas vraiment de quoi rendre la guerre populaire. D’autant mieux que la jeunesse américaine, la première concernée par la mobilisation, préférait de loin consommer les nems à la maison plutôt que sur place.

Il fallut encore du temps, encore plus de morts mais la guerre devint réellement impopulaire. En 1969, Life qui était l’un des grands news magazines au monde eût l’idée de publier sur plusieurs pages les morts de la semaine. Une simple photo d’identité avec le nom et l’âge des victimes. Le choc fut intense. Ils seront ainsi 58.000 américains à avoir perdu la vie là-bas, le nombre total de morts dans les deux camps bordurant sans doute, civils compris, pas loin de 4 millions.


Dans un premier temps les éditeurs de comics ont voulu refaire coup de la guerre de Corée et quelques journaux virent le jour. DC mit en avant le lieutenant Hunter dans Our Fighting Forces le dotant même d’une escouade, les Hellcats, l’équivalent des howling commandos du sergent Fury. 

Le reflux fut d’autant plus rapide que le lectorat traditionnel des comics était justement constitué d’une population jeune.

Entre la jeunesse universitaire qui contestait le bien fondé des combats et la musique qui enfonçait le clou, il était débile ou suicidaire de vendre un produit qui était devenu invendable.

Les boys rentrés au pays furent assez froidement accueillis comme s’ils étaient responsables d’une guerre honteuse. Quoiqu’on pense de Rambo (1982), on parle du premier film, la chose est plutôt bien montrée. D’autres comme les Visiteurs (1972) d’Elia Kazan, Né un 4 juillet (1989) d’Olivier Stone ou encore Retour d’Hal Ashby (1977) pour ne citer que ceux là montrent bien combien ce retour fut difficile.


Il faut attendre 1978 pour voir des films aborder aussi l’aspect guerrier de l’histoire. Toutefois Le merdier et Les boys de la compagnie C sont éclipsés par Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino sorti la même année.

L’année suivante Apocalypse now de Francis Ford Coppola, puis Platoon (1986) d’Oliver Stone ou encore Full metal jacket (1987) de Stanley Kubrick prouvent qu’il existe un public pour ce genre d’histoire.

Marvel lance en décembre 1986 The ’Nam qui aura 84 numéros jusqu’en 1993. Paru un an plus tard Vietnam Journal aura une durée plus courte, 16 numéros jusqu’en 1991 mais plusieurs petites ‘suites’ comme Tet ‘68 ou Bloodbath at Khe Sanh.

Ce n’est donc qu’en 2024 que parait l’aventure que vous allez lire. Nous sommes en septembre 1971 et le colonel Nick Fury vient d’être fait prisonnier par le Vietcong. Je sais bien que la chose parait à peine croyable. Comment voilà un homme qui avec son équipe a presque libéré la France à lui tout seul, le document ci-contre le prouve, et qui se fait piéger ?

Le voici logé au Hanoï Hilton, le surnom de la prison du coin pas vraiment réputée pour la qualité de ses services. Fort heureusement, grâce à un habile coup de main du scénariste, ses geôliers ne savent pas à qui ils ont à faire.

Entre temps, la CIA est un peu inquiète en imaginant que les informations top secret de Fury puissent demain être rendues publiques. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, ce brave sergent est désormais colonel et est devenu le patron du S.H.I.E.L.D acronyme de Supreme Headquarters, International Espionage and Law-Enforcement Division qui depuis est devenu le Strategic Hazard Intervention Espionage Logistics Directorate mais qui dans les séries TV est le Strategic Homeland Intervention, Enforcement and Logistics Division. Interro demain !


Elle demande donc au capitaine Frank Castle, qui a déjà travaillé avec Fury, de le liquider. Le nom de Frank Castle ne vous dit peut-être rien mais c’est celui de celui qui deviendra le Punisher. Donc le problème se pose ainsi : ce brillant capitaine réussira-t-il sa mission, à savoir tuer son mentor ?

A priori vous devez déjà avoir une petite idée sur la question sachant que Nick Fury est déjà un super héros et que son copain le deviendra bientôt.

Si le ton de cette présentation est un peu ironique reconnaissons que Garth Ennis sait quand même mitonner de bons plats et livre les menus que ses clients attendent. À ce titre là c’est bien fait avec le petit zeste supplémentaire qu’on est en droit d’attendre d’un pareil scénariste. De là à dire que c’est la bande dessinée du siècle je n’irai pas jusque là mais elle se laisse lire.

Les dessins de Jacen Burrows collent bien à l’histoire et le couleurs sont à l’avenant. Le tout forme une production plutôt sympa où l’on apprend plein de choses sur le passé, notamment amoureux, du colonel.

Vous avez maintenant devant vous près de 120 planches pour découvrir tout ça !




BONUS:

Un ppt sur la guerre du Vietnam, avec plus de 150 chansons

 que les GIs écoutent à l'époque.


Nous remercions Voltaire 57 pour ces magnifiques albums en V.O., 
parfaitement édités.

Lien: .pdf    
  Album nº 458 réalisé par Voltaire57

Publié par Monsieur Augustin



https://mega.nz/file/CCBBSKaY#DI_NnyBWjgEsmNMHrlft0WGKOpW1EmqvVGyD5jYtvqc


4 commentaires:

  1. Sujet très intéressant , merci beaucoup ;

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  2. https://www.youtube.com/watch?v=pnJM_jC7j_4
    Make love, not war !!
    Merci à Voltaire57 et M Augustin

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  3. Comme d'hab, un grand merci à V57 et M. Augustin, mais pas de VO pour moi.... Bises à tous et à mon Tartinus qui doit se reposer au lit après un déménagement fatiguant, mais heureusement il est enfin dans le calme et la sérénité du monastère de st glinglin....

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