Zig et Puce par Greg (Tintin) - L'Intégrale 03 - Compilation de Voltaire57

 

L'apparition de Zig et Puce dans Tintin pouvait s'assimiler à une

 jolie prise de guerre, à ceci près qu'en 1963 les personnages sont déjà passablement oubliés par leur lectorat potentiel. 

Cette année là la télé est en noir et blanc et encore loin d'être

 installée dans les foyers français, les bibliothèques municipales
regorgent certes de livres mais rarement de BD. 

Pire encore face aux héros des hebdos de l'époque, les
aventures d'Alain Saint-Ogan sont vieillottes. C’est l'époque 

où Sheila chante « T'es plus dans l’coup, papa ! »
Bref, c'est une gageure à laquelle Greg est confronté. Il vient de réussir 

un joli coup car au moins chez les professionnels de la BD Zig et Puce 

c'est un joli nom, maintenant il va falloir faire vivre tout ça. 

Moderniser sans trahir !
La première aventure, Le Voleur fantôme, est d'ailleurs bien sage tant dans les péripéties que dans le dessin. Visiblement Greg cherche à faire du Saint-Ogan.

Le croquis de la gendarmerie de Sifflotay-sur-la-Gamme tient

 davantage du créateur que du repreneur. Les décors sont plus réguliers, 

plus linéaires que ceux de la case issue de la 3° histoire, 

plus biscornus mais tellement « grégiens ». Les couleurs des deux premières histoires sont assez fades par rapport à celles qui illumineront les suivantes.
Si les personnages secondaires ont presque tous au départ la physionomie

 de ceux qui peuplent les autres créations de Greg,

Zig et Puce vont garder pendant les deux premières aventures 

le look du créateur original. 

Mais dès SOS Sheila, a fortiori dans Prototype Zéro-Zéro,

 ils deviennent pleinement conformes au style de Greg...

[Le texte intégral peut être lu à l'intérieur de l'album]

Remerciement à Voltaire57 pour ce magnifique album virtuel 

qui permet de compléter cette intégrale

                                                                                Album nº 298 réalisé par Voltaire57

Publié par Monsieur Augustin

Zig et Puce par Greg (Tintin) - L'Intégrale 02 - Compilation de Voltaire57

 Au petit jeu des comparaisons il semble assez évident que 

Jean-Michel Charlier était 

l’Alexandre Dumas de la BD tandis que René Goscinny détenait l'humour 

et l’ironie d’une Voltaire. Si l’on devait

alors définir Greg on dirait de lui qu'il fut le Victor Hugo de la BD.

Si Charlier reconnaissait bien volontiers qu'il n'excellait pas

 dans le comique et que Goscinny ne s'est

jamais risqué dans l'aventure réaliste. 

Le père des Misérables pratiquait avec talent le roman, le théâtre, 

la poésie et Greg touchait avec bonheur à tous les genres.

Ses BD d'aventures sont tout à fait réussies.Certains pinailleront sur  le fait que son Comanche est en deçà de Blueberry, mais vous connaissez

 beaucoup de westerns supérieurs à Blueberry, vous ?. 

Certes le premier cycle de Luc Orient a une dette à Flash Gordon mais n'en

reste pas moins captivant. 

On pourrait ainsi multiplier les exemples de Bernard Prince à 

Bruno Brazil en passant par Colby, 

Les Naufragés d'Arroyoka ou Flamme d'Argent. |

Toutefois s'il est un domaine où il excelle c'est

bien dans le registre de l'humour. Le sien est différent de celui

 d’un Goscinny par exemple.

 Encore que les deux soient des princes du calembour.

 L'auteur d'Astérix en parsème ses œuvres dans 

le choix du nom de ses personnages et s'en donne carrément 

à cœur joie dans Iznogoud. 

Greg en fait d'ailleurs tout autant.

 Nous avons droit ainsi à des Vincent Poursan, Zoltan Ksadur 

et autre duc d'Opayreth et comte d'Aybitée...

(Le texte continue à l'intérieur de l'album)

Remerciement à Voltaire57 pour ce magnifique album virtuel 

avec d'excellentes informations.

                                                                                Album nº 296 réalisé par Voltaire57

Publié par Monsieur Augustin

Zig et Puce par Greg (Tintin) - L'Intégrale 01 - Compilation de Voltaire57

 

Qui se souvient désormais que l'expression : « T'as le bonjour d'Alfred ! » 

vient d'une bande dessinée créée en 1925,

 Zig et Puce en l'occurrence. Cette phrase rituellement prononcée lorsqu'un

 des « méchants » était

perdant vient aujourd'hui ponctuer un débat par celui qui pense avoir gagné.

Il fut une époque où Angouléme récompensait d'un Alfred, le pingouin

 qui accompagne 

Zig et Puce, le meilleur album de l'année ou plus exactement 

ce qu'un jury de rencontre estimait

 devoir donner nonobstant les qualités réelles ou supposées de l'album.

Puis comme l'organisateur avait de la suite dans les idées, le prix est devenu

'Alph-Art, puis les Essentiels et depuis quelque temps déjà le Fauve d'Or, en

attendant de devenir un jour peut-être le Corto Maltese d'Acier, le Blueberry

d'Argent, ou l’Achille Talon de Platine.

Toujours est-il que pour qu'un prix prenne le nom d'un personnage de BD cela

montre bien que cette BD a une importance au moins historique. C'est le cas

avec Zig et Puce d'Alain Saint-Ogan même si aujourd'hui, il faut le reconnaître,

cette bande a beaucoup vieilli. Ceci explique pourquoi dès les années 50 plus

aucun nouvel album n’était édité. A quelques années de là l’auteur fit part dans

son livre de souvenirs de sa lassitude et de celle du public, alors au culot un

jeune trentenaire lui écrivit qu'avec son autorisation il reprendrait bien la série

en lui gardant son esprit d'origine tout en la modernisant.

L'auteur est alors encore un soutier de la BD, enfin plus tout a fait. Il a long-

temps travaillé pour Héroic-Albums dont il dira : « c'était effroyablement mal

dessiné mais payé en rapport. » ”.

Il lance ensuite un journal qui ne dépassera pas 5 numéros, rentre chez Spirou 

et se fait foutre a la porte et entre comme gagman chez Tintin 

pour épauler Franquin dans Modeste et Pompon. 

Comme il n'est pas dénué de talents, Tibet lui demande quelques scénarios 

pour Chick Bill. Il en fera 1.000 pages, comme ces

histoires sont plutót bien troussées on lui propose une série bien a lui ? 

Ce sera Rock Derby et bientôt mais de façon plus brève Babiole et Zou.

En 1960 Hergé lui-même lui demande un scénario qu'il laissera finalement en

plan. Bref, le jeune auteur-dessinateur est devenu l'homme qui monte, pas en-

core une vedette mais un atout assurément. C'est peut-être cela qui a convaincu

Alain Saint-Ogan de lui confier l'avenir de ses enfants.

Depuis le jeune homme, Greg, est entré dans le légende des grands de la BD, Zig

et Puce maintenant un peu oubliés font néanmoins partie de l’histoire de la BD

franco-belge. Et quelle histoire ! ...

(Le texte continue à l'intérieur de l'album)

Remerciement à Voltaire57 pour ce magnifique album virtuel 

avec d'excellentes informations.

                                                                                Album nº 294 réalisé par Voltaire57

Publié par Monsieur Augustin