Hommage à Takao Saitō, le mangaka japonais
créateur de « Golgo 13 »
Takao Saitō était né dans le département de Wakayama, dans l’ouest du Japon, en 1936, et avait publié son premier manga en 1955. Il était l’un des membres fondateurs du genre gekiga (courant réaliste et adulte du manga), né à la fin des années 1950.
Sa maison d’édition japonaise Shogakukan nous a annoncé qu’il est mort à 84 ans d’un cancer du pancréas ce vendredi 24 septembre 2021.
Son plus grand succès a été sans conteste la série «Golgo 13». Cette série raconte l’histoire de Duke Togo, alias Golgo 13, un tueur à gages professionnel opérant dans le monde entier pour éliminer ses cibles. Ce manga à la longévité exceptionnelle car toujours en cours depuis 1968, date de sa création, et adapté depuis lors en animation, en jeux vidéo et en films d’action, est même cité dans le Guinness Book comme record de longévité et pour un des plus vendus au monde.
Sa grande popularité dans le monde (plus de 300 millions d'exemplaires édités) engendrera un film d’animation basé sur ce manga : créé en 1983, il a même été précédé par deux longs métrages en prise de vues réelles dans les années 1970 !
Voici le trailer de ce film d’animation (en anglais):
En France, nous ne le connaissons quasiment que par l’intermédiaire de deux anthologies éditées par Glénat : « Best 13 of Golgo 13 : le choix des lecteurs » (2006), une compilation de 1320 pages sélectionnées par les lecteurs japonais, et « Best 13 of Golgo 13 : le choix de l’auteur » (2008) comportant pour ce deuxième volume, 1174 planches.
Environ donc 2500 pages traduites en français sur les plus de 35.000 que comporte l’intégralité de l’œuvre…
Un homme à abattre ? Une œuvre d'art surprotégée à détruire ? Lorsqu'une tâche est jugée impossible à accomplir, on fait appel à Duke Togo.
Nom de code : Golgo13. Profession : tueur à gages.
Froid et impassible, n'éprouvant aucun remord et prêt à accepter tous les contrats, il vient à bout de toutes les missions qu'on lui confie, moyennant une somme d'argent colossale. Magnats du crime ou de la pègre, politiciens, industriels...
Tous les « puissants » font appel un jour ou l'autre à ses services…
Signalons qu’on peut aussi trouver en français les séries suivantes racontant la même histoire :
Survivant (Ed. Milan – 2006 à 2008 - 10 volumes)
Après une terrible série de catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique et à la disparition des technologies modernes, les rescapés de l’espèce humaine sont menacés par une nature en plein bouleversement. Le ¡eune Satoru, parti à la recherche de sa famille, devra mettre en oeuvre toutes ses notions de survie et son grand courage pour affronter sa nouvelle vie de Survivant.
Survivant - L’histoire du jeune S (Ed. Vega Manga)
(dessins : Akira Miyagawa – 2018-2019 - 5 volumes parus à ce jour)
Satoru est parti en randonnée avec sa classe. Le groupe pénètre dans une grotte pour en explorer les galeries. C'est alors qu'un terrible séisme se fait sentir, suivi d'un éboulement. Satoru perd connaissance pendant le drame. À son réveil, il est seul. Soudain, un courant d'eau arrive à toute allure et emporte Satoru jusqu'au dehors de la grotte. Là, Satoru prend pleinement conscience de son sort en réalisant que le bout de montagne où il se situe est devenu une île..
Dans un communiqué, Shogakukan a exprimé son « respect du fond du cœur » pour l’ensemble de l’œuvre de M. Saitō. « Nous prévoyons de continuer Golgo 13 en collaboration avec son équipe, conformément à sa volonté », a précisé la maison d’édition.
Personnellement, j’avoue ne pas être un grand consommateur de manga mais avec Jirô Taniguchi (Quartier lointain, L’homme qui marche, …), Kazuo Kamimura (La plaine du kantô, …) et Naoki Urasawa (Monster), Takao Saitō est un monstre sacré du manga à connaître ! Tout fan de BD policière aimera Golgo 13 : intrigues politiques, meurtres, action, suspense, héros taciturne, froid et mystérieux. On ne s’ennuie pas !
« Chez Vega-Dupuis on est très triste de cette terrible nouvelle du décès de Takao SAITO Sensei. Ayant rencontré cet homme charmant, souriant, bienveillant, ayant eu la chance d’éditer plusieurs de ses titres, je ressens cette émotion indéfinissable faite de manque et de regrets. »
« Il nous reste son talent, immense, son œuvre, encore mal connue en France, son exemple de bosseur infatigable. C’est beaucoup, et peu en même temps, pour un homme qui avait un vrai regard sur les hommes et leurs époques. » (Stéphane Ferrand)
Voilà, avec ces deux affirmations, tout est dit…
Pour votre œuvre,
Merci à vous, estimé monsieur Takao Saitō.
Texte et dossier de Philippe
Grand merci pour cet excellent hommage
Publié par Monsieur Augustin