Dans les années 50, l'automobile est encore un sujet de fascination et d'envie.
Posséder une voiture est un luxe
et même quand on a assez d'argent il faut atteindre des mois avant d’être livré.
Il n’est pour s'en convaincre
que de revoir À pied, à cheval et en voiture (1957) dans lequel Noël-Noël se rend au
Salon de l'Auto pour acheter une voiture neuve. Toutes les marques demandent
plusieurs mois de délai, la seule qui soit immédiatement disponible est une. Rolls.
Du coup ce brave père de famille se rabattra sur une voiture d'occasion source de
quelques déboires.
Dans ces conditions que dire des courses automobiles. Le championnat du monde de Formule 1
a été créé en 1950, il
prend la suite des multiples Grands Prix qui existaient jusqu'alors de manière
assez peu coordonnée. Les 24 Heures du Mans drainent également une foule considérable.
Ces compétitions ont leurs héros,
leurs martyrs et leurs rivalités.
Tintin fait donc de ces chevaliers de la piste un sujet assez régulier.
C'est bien évidemment Jean Graton qui sera le héraut de ces épopées fictives ou réelles.
C’est lui qui a dessiné l’essentiel des planches qui suivent mais on trouve égale-
ment, dans une bien moindre mesure, Fernan et Lux. Dans ces années 50,
l'hebdomadaire fait régulièrement paraître
des récits sportifs, l'automobile étant le thème le plus représenté, suivi du cyclisme.
C'est bien un parfum suranné qui nous vient aux narines et l'on remarquera que bien des mécaniciens portent le béret
tandis que les ingénieurs sont coiffés d’un chapeau.
Il en ira de même avec l'automobile devenue alors un objet de consommation. Il faut dire également que les aventures de Michel Vaillant compensaient largement
ce retrait. Vous trouverez d’ailleurs dans cet album la première aventure du champion :
La 24ème Heure (1957).
Il y aura encore trois autres récits complets, tous de quatre pages, avant que le héros
ne prenne son envol définitif en 1958 avec Le Grand Défi.
Roulez jeunesse !
La plupart des revues pour enfants des années 50 et 60 avaient pour objectif de distraire
mais aussi
d’éduquer d'où la multiplicité de récits tirés de I’Histoire et de I’actualité.
Selon le principe du « mens sana in corpore sano» les récits sportifs avaient
donc également leur place même si celle-ci était plus réduite.
Comme nous I’ avons vu dans un album précédent la voiture de course fut la grande gagnante de ces récits complets
eu moins jusqu'à ce qu'apparaisse régulièrement Michel Vaillant. Venait ensuite le cyclisme.
Une telle dilections’explique assez aisément. Si le cyclisme s'appuie ad’ abord sur une équipe,
c'est seulement un homme qui est couronné à l'image du pilote de Formule 1.
Il est plus facile de mettre en exergue un champion qu'une équipe.
Enfin dans ces années d’après-guerre hormis la Coupe du Monde de Football et les Jeux Olympiques,
il n'y pas vraiment de compétitions internationales. la Coupe d'Europe des Clubs Champions
nait seulement en septembre 1955 et elle est trustée jusqu'en 1960 par
le Real Madrid puis par Benfica et les clubs milanais. Ce n'est qu'en
1970 qu'une équipe néerlandaise ramasse le trophée, La Belgique attendra 1976 pour
empocher sa première C2 quant à le France, elle attendra 1993.
Or ces trois pays constituent le base du lectorat de Tintin/Kuifje. Qui plus est ces trois nations
avaient les champions qui pouvaient prétendre 4 gagner I'épreuve reine : le Tour de France.
Tous les ans donc vers le fin juin ou la mi- juillet paraissait un récit complet, fictionnel ou authentique, sur le sujet. Si l'on ajoute 3 cela les portraits de quelques champions
d’ exception et on comprend pourquoi après le sport automobile
le cyclisme se taillait la part du lion.
La boxe qui permet justement de se focaliser sur le champion se place sur podium, loin devant les sports collectifs, l’athlétisme toutes disciplines confondues arrivant à quatrième place.
Jean Graton qui vient de disparaître était le héraut de ces récits sportifs. Il signe d’ailleurs
9 des 16 histoires de cet album.
Préts ? Partez /
Notre collaborateur Voltaire57 nous propose, en hommage à Jean Graton,
deux excellents albums virtuels où ce grand artiste, tristement disparu, a son plus grand rôle.
Publié par Monsieur Augustin
