Pike Mason est capitaine de navire. Oh, pas un gros bateau au
demeurant mais suffisamment costaud pour traverser les océans.
À dire vrai je ne serais quand
même pas rassuré de faire de tels trajets sur pareil rafiot.
Mais Pike est un excellent marin, brillamment secondé par son fidèle
Quarro, un marin philippin, et
accessoirement aidé par Tom Tully, le scénariste. Forcément ça aide.
Toujours est-il que Pike Mason est une série d'aventures qui
nous entraîne de Sumatra à l'Amazone et aux côtes d'Irlande.
Certes cette BD ne manque pas de clichés,
The Monster of Duncrana doit beaucoup à King Kong par exemple.
Mais une fois qu'on a dit cela il fait bien reconnaître que les films
d'Indiana Jones sont également bourrés de poncifs.
Ce qui fait la différence avec le tout venant c'est le talent de Spielberg,
ici la différence s'appelle Luis Bermejo (1931-2015).
La renommée a été injuste avec lui car c'est
un formidable illustrateur qui n'a pas eu
la chance de naître en France ou aux Etats-Unis
où on l'aurait célébré à l'égal des plus grands.
Et pourtant...
Espagnol il débute alors qu'il n'a même pas vingt ans
et anime ainsi plusieurs séries dans les revues locales.
La valeur de la peseta par rapport à la livre sterling fait
qu'à la fin des années 50, nombre de dessinateurs ibériques
se mettent à travailler pour des revues britanniques,
le souvent des petits formats de guerre.
Mais son talent
fait qu'il est repéré et travaille alors aussi pour des revues
et des séries plus prestigieuses comme Wulf the Briton
où il remplace Ron Embleton, Heros the Spartan où
Frank Bellamy lui cède la place, Karl the Viking, etc.