Columba s'était fait une spécialité dès les années 40 de présenter des adaptations en bande dessinée de "chefs d’œuvre" de la littérature mondiale. Les guillemets s'imposent, car si l'on trouve dans ces productions nombre de grands auteurs, on trouve aussi bon nombre d'adaptations de nouvelles ou de romans de qualité très moyenne. Ecrire cela d'un roman de Guy des Cars aurait toutefois sûrement provoqué à l'époque une levée de boucliers en Argentine car le succès de cet auteur français aujourd'hui bien oublié y était grand. Sans parler de multiples traductions, il a donné lieu à plusieurs adaptations dans les pages de Columba et même à plusieurs films au succès tout à fait respectable dans les années soixante.
Guy des Cars, donc. Ou Guy des Gares comme les mauvaises langues le surnommaient en France : des livres à lire dans un train, pour faire passer le temps mais rien de plus. Et pourtant, à sa mort, en 1993, son succès était phénoménal, que ce soit en France où ses tirages étaient toujours très élevés ou à l'étranger avec des traductions dans plus d'une vingtaine de langues.Comme ses successeurs d'aujourd'hui (non, je ne donnerai pas de nom !), c'est qu'il savait y faire, le bougre, par sa capacité à caresser l'air du temps dans le sens du poil (eh, vous qui ricanez, essayez donc de caresser un peu l'air du temps dans le sens du poil, ce n'est pas facile). Dans sa production, et Le Grand Monde n'est pas une exception, on retrouvera les idées de l'époque, enfin surtout les idées très conservatrices, sur le rôle de la femme, le communisme en temps de guerre froide, le racisme ordinaire, ici dirigé contre les "Jaunes", vous savez ceux de Dien Bien Phu dont le souvenir est encore très présent au début des années soixante. Présent en France, pas vraiment en Argentine.
Le dessin et, très probablement, l'adaptation sont dus à Daniel Haupt. Un autre très grand dessinateur argentin, l'un des piliers de Columba, qui alignait les planches les unes près les autres, dans un style parfois proche de celui d'Alex Raymond, mais en maintenant toujours une qualité et une lisibilité extrêmement élevées.Rien de ce qu'il a dessiné n'est à négliger. Bonne lecture donc.
Texte: Lorenzo Flach
Publié dans « Intervalo » Nº 957 à Nº 967
(novembre 1963 - février 1964)
11 épisodes, 33 pages
AUTEURS:
Guy des Cars (1911-1993) est un journaliste et romancier français qui,
au vingtième siècle, connaîtra une diffusion internationale.
Souvent considéré comme l'un des spécialistes du "roman de gare"
(d'où le surnom de Guy des Gares...), attentif à exploiter l'air du temps,
il connaîtra de grands succès de librairie. Plus d'informations sur
ses activités en France sont disponibles sur la page Wikipedia à son nom.
En Argentine, il est très vite traduit et
deux de ses romans seront même adaptés au cinéma dans
les années soixante. Columba proposant régulièrement
dans la revue Intervalo des adaptations d'œuvres littéraires
d'auteurs tant argentins qu'étrangers, il n'est alors pas
étonnant d'y retrouver au fil des années plusieurs mini-séries inspirées
de Guy des Cars, d'autant que son positionnement
conservateur correspond bien à celui de la maison d'édition.
Daniel Haupt (1930-2003) a déjà plusieurs années d'expérience dans
le milieu de la bande dessinée lorsqu'il rejoint les éditions Columba au début des années cinquante. Il y travaillera pendant une quarantaine d'années, tout
en produisant en parallèle pour d'autres éditeurs. C'est ainsi le cas au Mexique à la fin des année cinquante (Editorial Novaro) mais aussi en Argentine même où il travaillera par exemple pour Record mais où, surtout, il
participe à l'aventure de la revue de H.G Oesterheld, Hora cero (Editorial Frontera), en dessinant la série Cayena, sur scénario d'Oesterheld lui-même.
Dans un style à l'évidence inspiré par celui d'Alex Raymond, il va enchaîner
avec une productivité déconcertante les travaux pour Columba, qu'il s'agisse d'unitaires ou de séries de plus
ou moins grande ampleur, pour le compte des plus fameux scénaristes
de l'éditeur. Il pratiquera tous les genres,
récits de guerre et historiques, western, récits sentimentaux mais
aussi adaptations littéraires.
Lorenzo Flach nous présente une traduction très respectueuse de l'original,
de grande qualité et un traitement des images exceptionnel.
Merci au blog argentin Columberos pour les facilités
fournies, afin que cette traduction puisse être effectuée.
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L'original en espagnol peut être trouvé sur ce lien de Columberos:

Merci beaucoup Lorenzo Flach pour cet excellent album
Traduction de Columba n°30
Publié par Monsieur Augustin
Super merci pour une BD très originale d'un écrivain qui l'était beaucoup moins (V57)
RépondreSupprimerMerci beaucoup Lorenzo Flach et M Augustin pour tout
RépondreSupprimerMerci.
RépondreSupprimerMerci Lorenzo et M. Augustin
RépondreSupprimerMerci beaucoup Lorenzo pour ce magnifique et subtil travail de traduction d'un grand dessinateur de BD comme Daniel Haupt.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce magnifique travail de traduction et de retouche d'image.
RépondreSupprimerUn grand dessinateur de BD argentine !!. Merci beaucoup
RépondreSupprimerMerci pour ce nouveau joyau de la bande dessinée argentine.
RépondreSupprimerBuen trabajo !! Muchas gracias
RépondreSupprimerMerci pour cette généreuse initiative.
RépondreSupprimerSuper MERCI Lorenzo Flach !
RépondreSupprimerGrand merci pour ce partage. C'est magnifique
RépondreSupprimerMerci beaucoup Lorenzo Flach pour ce superbe album ... sans oublier M. Augustin...!
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