Les
aventures de Bessy
(jusqu'au
n°30, après seulement Bessy)
Auteurs:
Willy
Vandersteen et Karel
Verschuere sous
le pseudonyme commun de Wirel
Scénario:
Willy
Vandersteen Dessin:
Karel
Verschuere
Première
publication: 24 décembre 1952
Nb.
d’albums: 151 (novembre 1984)

Andy
et Bessy arrivent à Woodyville, petit centre de chercheurs
d'or.
Hawthorne,
directeur d'une compagnie de transport y sollicite notre ami. Il lui
offre de négocier le droit de passage pour ses convois de viande à
travers les territoires des indiens Kiowas. Se mêle à la discussion
James Barker, l'associé qui, lui, ne souhaite pas de négociations...
mais bien l'expulsion pure et simple de la tribu par l'armée.
Ayant
pris la route, Andy se réveille un matin et constate la disparition
de son fusil. Arrivé au campement Kiowas, alors qu'en pourparlers
avec le chef, son fusil -trouvé près d'un indien abattu- est ramené
par un guerrier. Andy est désigné coupable. Ses tentatives
d'explications restent vaines. Enchaîné à Bessy, tous deux sont
lâchés dans le désert. 'ils survivent à cinq jours de marche, les
Kiowas croiront à son innocence. Pour nos deux amis, une très
longue et impitoyable épreuve va commencer...
Quelles
épreuves subiront-ils ?... Qui sont ces hommes déguisés en indiens
qui attaquent un convoi ?... Qui les commandite, et pourquoi ?... Qui
motive les Kiowas à entrer en guerre, suscitant ainsi l'arrivée de
l'armée ?...
Critique de
LYmagier : (http://www.coinbd.com/series-bd/bessy/l-epreuve/)
Un
scénario solide, distillé séquence par séquence par un
Vandersteen en grande forme tient le lecteur en haleine.
Mais,
nouveau problème : le graphisme !
Si c'est toujours signé Wirel, la
majorité des planches est due à un inconnu
des studios
Vandersteen.(1)
J'avoue ne pas aimer le graphisme dur, haché,
parfois même caricatural dans certaines positions de personnages.
Un
album qui, malheureusement, semble avoir été réalisé rapidement,
sans trop de finitions, tant au niveau des personnages que des
décors.
Heureusement, de ci de là, on retrouve certains magnifiques
dessins de Verschuere ;
dessins qui mettent en scène les attaques de
convois, embuscades,
attaques indiennes contre la troupe de l'armée.
Curieux mélange, heureusement sauvé par le scénario.
Une
nouvelle mission était confiée à Karel: dessiner les 15 premiers
albums de « De Rode Ridder ». Ces histoires n’ont
jamais été éditées en français.
En
bonus, nous vous présentons :
*
L’interview inédite et exclusive de Bessy faite pour SBD !
(Mémoires
d’une colley nommée Bessy)
*
Bessy 001 – Les pionniers (version 1991 en français.)
*
Bessy Natuurkommando 001 – De Rubberjagers (version 1998 en
néerlandais.)
*
Bessy Classic 001 – Die Pioniere (version 1998 couleurs en
allemand.)
Mémoires d’une colley
nommée Bessy
1.-
Moi Lassie ? Non, moi, Bessy…
Celui qui m’a créé
s’appelle Willy. C’était en 1952. Il aimait beaucoup les films
de la Metro-Goldwyn-Mayer qui passaient à l’époque et qui
racontaient les aventures d’une chienne colley comme moi et qui
s’appelait Lassie. Il reçut l’autorisation de dessiner ses
aventures à condition de respecter les scénarios des films, ce qui
ne correspondait pas du tout à ses envies. C’est alors que je suis
née !
Figure
1 : un des essais de
Willy Vandersteen du temps où je devais encore m’appeler Lassie !
2.- Quel beau chien !
La légende raconte
qu’un petit enfant venu dire « coucou » à son
grand-père me vit sur le bureau dans quelques-unes des planches
dessinées par Willy et présentées alors comme projet. Il cria
tellement fort « quel beau chien, papy ! » que son
grand-père, Paul Jourdain, à l’époque rédacteur en chef de « La
Libre Belgique », se décida pour une publication quotidienne
dans son journal. Mes aventures purent donc commencer dans le numéro
du 24 décembre 1952 !
Figure
2: un exemple d'une des
parutions journalières dans "La libre Belgique"
(06/07/1955 - un épisode du "Le témoin silencieux")
3.- La beauté en couleurs.
Au départ, mon ami
Karel ne s’occupait que des lettrages et de l’encrage des
crayonnés de Willy. Mais au vu de ses progrès, Karel se mit à
réaliser entièrement les dessins et avec les scénarios magnifiques
de Willy, le succès fut très vite au rendez-vous. Je devins alors
l’amie incontournable du journal ! A partir du 17 décembre
1953, je dus même me mettre à aboyer en flamand : mes débuts
se firent dans l’hebdomadaire « Ons Volk » où
l’aventure de « Tijl Uilenspiegel » avait pris
fin. C’était donc qu’une page par semaine mais cette fois-ci en
couleurs ! Avouez que je n’ai jamais été aussi jeune et
belle que dans ces pages-là…
Figure
3: à gauche la 1ere page de
"Les pionniers" (1953), à droite page 18 de "Les
papillons d'or" (1957)
4.- Un drôle de poisson
d’avril !
Je suis morte le 1er
avril 1954… Willy et Karel ont toujours eu l’humour facile !
Mais ce poisson d’avril a bel et bien foiré… Eh oui, en
découvrant la supposée fin de « Wapiti Canyon » dans le
journal, cette blague amena mes jeunes lecteurs à beaucoup pleurer
ce jour-là. Alors, je ne vous dis pas tous les coups de téléphone
de parents furieux et le nombre de lettres de réclamations qu’il
y a eu…! Et pourtant le lendemain, on me retrouvait bel et bien
vivante dans le journal comme si rien ne s’était passé et j’avoue
qu’un peu égoïstement, cela fit chaud à ma truffe de voir Andy
dans ses vieux jours encore songer à moi comme cela …
5.- Guest-star dans une
autre mythique série de Willy en 1958.
Voici encore pour
moi un beau souvenir: je suis apparue dans l’album « Le
Cygne noir » de Bob et Bobette ! Transformés en
journalistes dans cette histoire à l’occasion de l'Exposition
Universelle de Bruxelles, Lambique et Jerôme ont fait tout ce qui
était en leur pouvoir pour m’interviewer lors de mon arrivée sur
le site en hélicoptère. Admirez alors l’occasion : ce sera
la seule fois où j’accepterai de parler le langage des humains…
6.-
Les couper/coller de l’époque !
Comment
travaillaient-ils donc pour aller si vite? Voici une planche
originale dessinée à l'encre et au crayon bleu. Cette planche fait
46,5 cm de hauteur sur 35 cm de largeur. On y voit la page 6 de
l’épisode « Le roi de la nuit ». Le crayonné orignal est de
Willy et l'encrage de Karel. Les quatre « strips » ont
été contre-collés sur papier fort. Les phylactères
néerlandophones ont été sur-collés mais les phylactères
originaux sont en français.
7.-
Une renommée devenue internationale !
Au cours des années
1950, mes aventures sont également connues en Allemagne. La bande
dessinée a d'abord été publiée dans le magazine Pony puis le
magazine Felix, du même éditeur. Le succès a été tel qu’il a
fallu créer un Studio-Bessy pour s’occuper d’une production
propre destinée à ce pays : jusqu’en 1985, je connaitrai 992
nouvelles aventures dont certaines seront traduites en Suède (98),
en Espagne, au Portugal, en Norvège, en Finlande et dont les
meilleures alimenteront la collection des Bessy en couleurs pour la
Belgique et les Pays-Bas. Toutes les histoires de la série ont été
publiées dans les années 70 et 80 dans les journaux flamands « De
Gazet van Antwerpen » et « Het Belang van Limburg ».
Enfin, curieusement le public français a été oublié durant toutes
ces années… Après 1985, dans la collection « Bessy
Classic », les allemands découvriront enfin mes 68 premières
histoires. Ils auront attendu 1998 pour en profiter mais elles seront
toutes en couleurs…

8.-
Un voyage dans le temps …
Après la fin de la
série allemande en 1985, mes aventures semblaient terminées.
J’allais enfin pouvoir reposer les coussinets des pattes !
Mais je ne sais pas trop comment, peut-être grâce à la machine à
voyager dans le temps du professeur Barabas ou alors peut-être par
la magie de Jeff Broeckx, toujours est-il que mon maître Andy et
moi, on s’est retrouvé à la fin du 20
ème siècle !
Nom d’un bonhomme ! Comme tout avait changé ! Et pas
toujours en bien, hélas ! Mon maître Andy s’est alors cru
obligé de parcourir le monde pour jouer à l’écologiste en
dénonçant de nombreux abus menés par des hommes qui mettaient la
nature en danger. On était donc reparti pour 23 aventures sous le
titre de Bessy Natuurkommando (en néerlandais). Nous étions
accompagnés de la jolie Aneka avec qui Andy s’est beaucoup disputé
… au début car bien sûr, j’étais là une fois de plus pour
arranger les choses ! Et là, c’était vraiment mes dernières
aventures… Après, pour se consoler, Jeff Broeckx a redessiné les
huit premières histoires de la série initiale (des huit en néerl.,
six ont été traduites en français). Comme ces nouveaux albums
faisaient 48 pages au lieu des 30 dans les originaux, il s’est fait
aider de Marck Meul aux scénarios. Je termine enfin en vous
révélant que Brabant Strip, une association flamande d’amateurs
de bandes dessinées, a édité six de mes premières aventures des
années 60 parues dans les journaux mais jamais en album. De même
avec des aventures en couleurs initialement parues pour l’Allemagne
et reprises dans des journaux flamands, la maison d’édition
Adhemar a fait paraître 40 de ces aventures. Ces raretés n’existent
qu’en néerlandais et vous pourrez découvrir tous les détails sur
cela sur le site
http://bessy.ophetwww.net/
.
(propos
de l’interview de Bessy recueillis par Philippe.)
Nous remercions Philippe pour le texte, les fichiers et la numérisation.
Publié par Monsieur Augustin