Les BD d’espionnage sont comme les romans ou les films : ce n’est pas ça qui manque. Oui
mais à la Belle Epoque ? Ah, ça non ! En matière de littérature il y a bien sûr les romans d’espionnage
qu’on écrivait à l’époque comme Les 39 Marches ou L’Énigme des Sables et qu’on
n’appelait pas encore thrillers mais schockers, mais depuis...
Signalons quand même la série d’Anicia (1963-1967) de Maurice Dekobra, l’homme
aux 90 millions de livres –sans doute l’écrivain le plus lu au monde dans l’Entre-
Deux-Guerres. Toutefois ces 4 volumes co-écrits avec Anne Mariel tiennent autant
au roman d’aventure et aux histoires sentimentales qu’au pur espionnage.
Il y a pourtant dans cette planète de la Belle Époque matière à de palpitantes
affaires d’espionnage. Il faut croire que les auteurs ont davantage d’imagination
que de culture historique à moins que cela ne soit les lecteurs qui manquent d’attrait
pour cette période. Encore que les BD policières situées à cette période abondent,
alors...
Donc en matière de BD francophones on se bornera à un récent Mata-Hari ou la série
Victor Sackville, et
même si l’on était un peu rigoureux on les rejetterait dans la mesure où la danseuse orientale a exercé
ses activités d’espionne dans la Grande Guerre et que la série de l’agent de sa Gracieuse Majesté ne commence
que durant ce même conflit.
Bref pas grand chose à se mettre sous la dent, sinon
ce Romain Bataille.
À dire vrai il n’est pas agent secret, c’est un rentier comme il y en avait un certain
Christie était de ceux-là.
Ce rentier là est un homme très à la page puisqu’il consulte un psychanalyste
pour se débarrasser de ses cauchemars. C’est parce qu’il cherche à reposer
ses nerfs à Ostende qu’il va être embringué dans une affaire d’espionnage.
Disons le tout net cette première aventure
n’est pas très bien dessinée, elle sent
le débutant, aussi bien au niveau du dessin que du scénario. Il y a beaucoup
de facilités, quelques ellipses mal venues, des incohérences aussi
parfois mais a contrario beaucoup d’inventivité, l’arme secrète est très
originale, les péripéties sont enlevées, bref à condition de ne pas être
trop exigeant ces premiers feux se laissent lire.
La deuxième histoire est un peu mieux dessinée et tout aussi virevoltante.
Cette fois-ci nous avons quitté les rivages belges pour la cohue
du bazar de Constantinople. Cette équipée pourra paraitre naïve, pourtant si l’on prend le temps de l’examiner
sa structure fait penser à certains films d’Alfred Hitchcock comme Les 39 Marches justement ou La
Mort aux Trousses, les coïncidences y sont aussi heureuses et les rapports humoreux et amoureux qu’entretient
Romain avc Malika valent bien ceux de Richard Hanney et Pamela ou de Roger Thornhill et Eve
Kendall.
Qui est-il d’ailleurs ce Roland Warnauts
? Le frère d’Eric et Marc-Renier Warnauts
? Très vraisemblablement mais on n’en
saura guère plus dans la mesure où toutes les
sources le concernant sont muettes sur le
web. La seule BD qu’il ait réalisée est justement
ce Romain Bataille publiée par une maison
suisse Alpen Publisher active jusqu’en
1994 et dont le patron, Fabrice Giger, avait
également racheté les Humanoïdes Associés en 1988.
Voilà on n’en saura plus car la série s’arrête avec un troisième album
sur le même ton plaisant et c’est bien
dommage car elle semblait prendre son envol.
Nous remercions Voltaire 57 pour ce magnifique album
parfaitement édité.
Liens: .rar - .pdf
Album nº 459 réalisé par Voltaire57
Publié par Monsieur Augustin
...en V.O. française, voulez-vous dire, j'imagine (sourire du matin, la joie est en chemin). Un grand merci pour celui-ci.
RépondreSupprimerMéfaits du copié-collé (on en est tous victimes) et super réactivité du site. Bravo et encore merci. On est lu, ici ; ça fait plaisir.
SupprimerMerci à Voltaire 57 et M Augustin pour cet excellent ouvrage
RépondreSupprimerencore une découverte pour moi. Merci à Voltaire et Monsieur Augustin
RépondreSupprimerUn grand merci V57.. et M. Augustin
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