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lundi 4 novembre 2024

Raj Intégrale - Wilbur et Didier Conrad - Compilation de Voltaire57

 

L ’empire des Indes de Sa Gracieuse Majesté n’a pas toujours été un empire, c’était même à proprement parler une propriété privée qui appartenait à de riches actionnaires. L’histoire commence en 1591 quand la reine Elizabeth, la première du nom, autorise la Levant Company à aller piller les richesses des Portugais et des Espagnols du côté de l’Océan Indien. L’affaire marche si bien qu’en 1600 elle accorde le monopole du commerce de l’est du Cap de Bonne Espérance jusqu’à l’ouest du Cap Horn à la Governor and Company of Merchants of London trading into the East Indies.
Ce monopole est prévu pour 15 ans et permet à la compagnie d’ar-raisonner tout navire n’ayant pas obtenu une licence de ladite compagnie. En échange de quoi la moitié des gains revient à la Couronne et l’autre moitié à la compagnie. Les bénéfices sont si plantureux qu’en 1609 la durée devient éternelle. Toutefois l’accord peut être rompu si la société est en pertes trois années de suite. Même pour la Couronne business is business.


Blason (1698) et
drapeau de la compagnie (1801)

C’est peu dire qu’il y avait interpénétration entre des intérêts privés et publics. C’est ainsi que pour mieux évincer les Hollandais de la péninsule indienne l’Angleterre fit la guerre aux Pays-Bas à quatre reprises. Il y eût également des guerres avec les Français mais soyons honnêtes, les Anglais n’avaient pas besoin du Canada ou des Indes pour se battre contre nous et nous non plus d’ailleurs.
Bref, pour pouvoir contrôler ces immenses territoire et assurer leur tranquillité l’East India Company, puisque c’est sous ce nom qu’on la désigne désormais, va créer une armée privée, autrement dit des mercenaires, qui prendra ses ordres de la Compagnie et non de la Couronne - mais comme les deux s’entendent comme larrons en foire...
On s’aperçoit donc que Poutine n’a rien inventé avec Wagner, l’Afrique remplaçant les Indes. C’est cette même compagnie qui déclencha la guerre de l’opium en 1839, le Céleste Empire ayant refusé l’entrée de l’opium dans son pays. Tout serait allé pour le mieux si les Indiens ne s’étaient pas révoltés en 1857. Pendant un an l’Inde a failli vaciller mais le gouvernement a envoyé des troupes qui ont rétabli la situation, sans faire trop de détails il faut bien le dire.
L’enquête gouvernementale ayant établi que le management de la Compagnie était pour le moins brutal, il fut décidé de la nationaliser un an plus tard et de la supprimer très officiellement cette fois en 1874. L’ère du Raj part donc de 1858 jusqu’à l’indépendance indienne en 1947.
Le titre de la saga que vous allez lire se déroulant en 1831 est donc inapproprié, néanmoins la collusion entre l’Etat et la compagnie étant telle qu’on a coutume de faire remonter ce terme de raj sinon au début de l’arrivée anglaise au moins à partir de la fin de la guerre de 7 ans (1756-1763) et l’éviction quasi-totale des Français dans la péninsule.



Didier Conrad (1959) qui a repris depuis 2013 Astérix est le dessinateur de cette série mais aussi l’un des scénaristes, l’autre étant Wilbur (1960). Ce n’est pas leurs premiers travaux en commun puisque ils ont déjà fait ensemble L’Avatar (1985), Le Piège Malais (1990), Donito (1991-1996) et deux enfants. Wilbur est en effet la compagne de Conrad et on la connait également sous le nom de 
Sophie Commenge.
Il n’est pas interdit de penser qu’elle est pour beaucoup dans le personnage d’Ayesha. Voici donc une merveilleuse saga dans laquelle un jeune Anglais, Alexander Martin, dé-barque aux Indes pour y rejoindre Indian Political Service. Mais à la différence de ses collègues ou supérieurs qui viennent pour coloniser ou exploiter le pays, lui vient pour la découvrir.
A travers cette fascination pour le pays et ses habitants c’est un voyage initiatique auquel le jeune Européen est convié.
Vous aussi peut-être.
Espérons qu’un jour Conrad délaissera ne serait-ce qu’un court moment la Gaule pour revenir avec Wilbur nous conter d’autres aventures d’Alexander et Ayesha.
Il est donc tout à fait anormal qu’une telle histoire n’ait pas été rééditée depuis 2012, fort de cette carence il n’est que justice de vous la faire découvrir, heureux veinards !





Nous remercions Voltaire 57 pour ce magnifique album, 
parfaitement édité.

Lien:  .pdf    
  Album nº 454 réalisé par Voltaire57

Publié par Monsieur Augustin



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