On connait mal l'œuvre de Pierre Chery (1927-2022) pour
la bonne raison qu'elle n'a pas été souvent, ni
beaucoup, éditée. Né dans un milieu modeste, son père est ouvrier
et sa mère femme au foyer, il passe
son enfance entre St-Ouen et le XVIIIS arrondissement.
Il obtient son certificat d'études, ce qui à
l'époque était quelque chose et travaille dans des tâches
publicitaires rébarbatives. Il aime bien dessiner, connait bien
la bande dessinée pour l'avoir dévorée dans son enfance
et sa mère femme au foyer, il passe
son enfance entre St-Ouen et le XVIIIS arrondissement.
Il obtient son certificat d'études, ce qui à
l'époque était quelque chose et travaille dans des tâches
publicitaires rébarbatives. Il aime bien dessiner, connait bien
la bande dessinée pour l'avoir dévorée dans son enfance
mais n'imagine pas en faire son métier comme il le dira en 2012
dans le n°135 de Hop!.
« Vous allez me trouver d'une naïveté incroyable : je croyais
que la bande dessinée était une occupation comme la
pêche qui se pratiquait le samedi et le dimanche, une simple passion
et que les dessinateurs devaient être très contents
lorsqu'un journal acceptait de publier leurs petites histoires pour pas cher. »
Il fut heureusement détrompé et prépara un dossier qu'il
alla présenter à Vaillant. Pourquoi Vaillant ? Parce que
gosse il lisait Tintin dans Cœurs Vaillants. Pour lui Vaillant
et Cœurs Vaillants c'était la même chose. À peu de
choses près c'était le cas, le premier dépendait du Parti Communiste
qui promettait le Paradis sur Terre, le second
de l'Eglise qui en faisait tout autant mais au Ciel toutefois.
Ce n'est finalement qu'une divergence de calendrier !
Le voici donc chez Vaillant qui lui commande une histoire laquelle devait
être payée 1.600 francs. On parle bien sûr
en anciens francs mais cela reste une somme relativement importante
puisqu'un ouvrier gagnait mensuellement
en moyenne environ 4.000 francs. Pourtant ces 10 planches de
Rouc et Rou seront les seules qu'il livrera pour
l'hebdomadaire. Redonnons-lui la parole :
« Lorsque j'ai été chercher mon chèque, il n'était que de 800 francs
au lieu des 1.600 promis. J'ai alors appris qu'ils ne
payaient que la moitié à la livraison le solde intervenant à la parution,
dans un délai totalement inconnu qui pouvait
être un mois, un an … ou jamais car ils avaient de nombreuses histoires
en stock. Quand je leur ai expliqué que quand
j'allais chez mon boucher je ne payais pas la moitié du prix de
mes beafsteacks au prétexte que j'en mettais une partie
au réfrigérateur pour les manger plus tard ou jamais.
Ils m'ont répondu que c'était une longue bataille entre les éditeurs
et les auteurs, que c'était la lutte du pot de ter contre le pot de fer et que c'était inutile d'insister. J'ai tout de même laissé mon histoire dont le solde m'a été payé au bout d'un an et demi, ce qui compte tenu de l'inflation de l'époque...
Autant vous dire après cette belle profession de foi marxiste, je ne suis jamais retourné à ce journal. »(...)
[Le texte continue à l'intérieur de l'album]
Nous remercions Voltaire 57 pour pour cet autre album magnifique,
parfaitement édité.
Liens: .rar - .pdf
Album nº 368 réalisé par Voltaire57
Publié par Monsieur Augustin
Merci beaucoup
RépondreSupprimerJe ne connaissais P. Chery que par les aventures de Ouen le bucheron parues dans Franc Jeux dans les années 60.Et merci pour la présentation, très intéressante .
MERCI POUR TUG LE MARIN EN PDF BOB N 1
RépondreSupprimerMerci beaucoup Voltaire57 !
RépondreSupprimerMerci beaucoup
RépondreSupprimerMerci Voltaire57 et Monsieur Augustin.
RépondreSupprimerMerci à vous pour cette BD pirate...
RépondreSupprimerMerci Avec l'anecdote "marxiste" en prime.
RépondreSupprimerMerci beaucoup.
RépondreSupprimerJohn49