On ne dira jamais assez combien Le Mystère de la Grande Pyramide de Jacobs est une oeuvre séminale. Ajoutez à cela une pincée d’archéologie fantastique héritée de la revue Planète et vous obtenez ces Faucons de Mû.
Nous sommes en 1980 et Dominique Hé (1949) travaille épisodiquement depuis 4 ans pour Métal Hurlant. Ce sont surtout des récits complets et une histoire à suivre, Les Aventures de Roland Donges. Cette première série avec l’archéologue Mac Mathieu comme héros est donc une date impor-tante pour l’auteur qu’on peut finalement considérer à l’époque comme un quasi débutant.
Un trait encore figé (1979) |
Son dessin est encore raide et présente les mêmes limites que celles de Patrick Dumas à la même période (voir albums dans Bibliotheca Virtualis). Pourtant dans l’un comme l’autre cas on sent une pâte en devenir. Même chose pour le scénario qui recèle quelques clichés que le manque de virtuosité du dessin dissimule mal. Il manque ce petit quelque chose qui fait pourtant toute la différence.
A titre d’exemple prenons le cas des premiers Indiana Jones. Scénaristiquement ils ne sont pas plus aboutis qu’une bonne série B italienne d’aventures des années 60 et pourtant ils ont marqué le public. On expliquera que le marketing y est pour beaucoup. C’est vrai ! Pourtant les critiques d’alors se pâmaient devant ces toiles et n’avaient que mépris pour les obscures séries B de la Botte, même si les choses ont changé depuis. La puissance du marketing n’est donc qu’une fausse excuse facile. La vraie différence hollywoodienne se faisait sur la débauche de moyens et le second degré, le plus souvent suggéré. Les budgets n’étaient pas les mêmes à Cinecittá et le second degré, quand il existait, était davantage appuyé.
Il en va de même en BD, la beauté du dessin, la qualité de la mise en page, la saveur des dialogues font davantage glisser les facilités, les heureuses coïncidences dont les auteurs ont souvent ou parfois besoin selon leur talent et expérience.
Un trait aujourd’hui plus délié |
Hé dans ce dyptique intègre Mû au thème égyptien. Pour faire simple Mû est le pendant dans le Pacifique de l’Atlantide. L’idée prend forme au XIXe siècle dans les thèses diffusionnistes d’Auguste Le Plongeon qu’Hélène Blavatsky reprendra un peu plus tard. Mais c’est James Churchward qui en fera son cheval de bataille.
Ce brave Anglais avait bourlingué à travers le monde, planteur de thé à Ceylan, industriel aux Etats-Unis et écrivain sur le tard. C’est à 75 ans qu’il écrit Le Continent Perdu de Mû (1926), à noter que les Français ont rajouté un accent circonflexe sur le U qui n’existe pas dans la version originale, sans doute pour donner plus de cachet ou de mystère à ce continent.
Churchward qui se faisait passer pour un ancien colonel de l’armée des Indes, ce qu’il n’a jamais été, expliquait qu’il avait eu la chance rencontrer un savant indien qui étais encore l’un des trois seuls hommes au monde à parler une langue très ancienne. Dans un pays qui faisait 250 millions d’habitants à l’époque, tomber sur l’un de ces trois rescapés c’est encore plus fort que de gagner le gros lot du lo-to. Toujours est-il que ce brave Indien fit lire à notre faux colonel d’anciennes tablettes, forcément sacrées, où il était question de ce merveilleux contient qui avait apporté toute la lumière au monde.
Qu’aucune de ces tablettes n’ait jamais retrouvée indique bien que les archéologues ne savent pas chercher ! De même que ses assertions géologiques, océanographiques et historiques soient en contradiction avec les découvertes scientifiques montrent que la chance, si exceptionnelle au départ, avait définitivement quitté notre prolifique et inventif auteur britannique.
Il existe ici et là quelques derniers adeptes de cette thèse farfelue qui se défendent avec la célèbre for-mule qui dit que l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence. Il y a donc de courageux entêtés que ne se rendent jamais... même à l’évidence.
Les années 60 et 70 ont baigné dans ce substrat et Dominique Hé le reprend, sinon à son compte au moins dans le cadre de son récit mais assimile Mû avec l’Atlantide et pourquoi pas. Dans une oeuvre de pure fiction tout est possible et tout est permis.
Cette aventure de 68 planches sera éditée en deux albums en 1981. Nous avons gardé en bonus la dernière planche de premier tome qui invitait le lecteur à acheter le deuxième ainsi que les trois premières planches du second volume qui résumait les péripéties du premier.
Mais les aventures de Marc Mathieu n’étaient pas terminées pour autant..
https://mega.nz/file/HGIBBLaJ#18BAxNnWeF7KMIPJqjQm8rSu4gxKbE7JmQsLeKzKbwA
Merci pour la qualité de ces scans Voltaire 57 et leur publication Monsieur Augustin
RépondreSupprimerMERCI POUR LES DEUX TOMES LE FAUCON DE MU EN PDF
RépondreSupprimerMerci à vous.
RépondreSupprimerMerci Voltaire57 et M. A....
RépondreSupprimerJuste un petit souci sur le fichier (pas pour moi car je sais le faire, mais pour ceux qui ne comprendraient pas) : le fichier téléchargé est nommé "Marc Mathieu. Intégrale T1. Le faucon de Mû - Dominique Hé. Compilation de Voltaire57
Supprimer.[seulementbd]pdf" avec le "point" avant "[seulementbd]" et pas après, donc les gens ne pourront pas l'ouvrir en pdf.
Correction du nom avec le point à la bonne place. Merci pour l'avis
SupprimerSuper MERCI !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerMerci Voltaire 57 et Mr Augustin
RépondreSupprimerMerci et Longue Vie à Casimir pour l'info et pour toutes ses généreuses interventions
Une belle surprise, merci.
RépondreSupprimerMerci a vous 2.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Voltaire57 !
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