A l’origine Syrinx est une de ces nymphes comme il y en a tant dans la mythologie grecque.
Le dieu Pan qui comme chacun sait était le dieu des bergers mais aussi doté d’un tempérament priapique. Bref, ce harceleur sexuel avait des vues sur Syrinx.
Sauf que la demoiselle ne voulait pas et se transforma en roseau pour échapper aux caprices du satyre, oui ce dieu
mi-homme mi-bouc était un satyre dans tous les sens du terme.
Pan plus malin coupa les tiges du roseau, les assembla et en fit une flûte qu’on appelle
désormais une flûte de pan.
En appelant cette série Pan et la Syrinx le scénariste fait preuve à la fois d’une grande érudition mais aussi d’un esprit taquin. Fred, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est connu pour être le père de Philémon, étrange bande qui oscille entre le poétique foutraque et le fantastique
dans l’acception première du terme.
On se souvient que Fred (1931-2012) de son vrai nom Frédéric Othon Théodore Aristidès était d’origine grecque, bien que né et mort à Paris. Il a donc baigné dès son enfance dans une double culture : Clovis et Napoléon d’un côté, Alexandre le Grand et Othon Ier de l’autre. Rappelons qu’Othon Ier, bavarois d’origine, fut le premier roi de la Grèce moderne en 1830.
Bref, tout ceci pour dire que sous de multiples abords comiques la série que vous allez lire regorge
en fait de sous-entendus qu’on apprécie d’autant mieux qu’on a été nourri par la culture antique, mythologie en l’occurrence. Mais imaginer que Fred allait donner dans le sérieux est justement inimaginable. Il nus entraine à la rêverie en ajoutant son grain de (gros) sel.
Ainsi Pégase a des allures de gros percherons, Hercule est un va-de-la-gueule, etc.
S’il caricature les situations et les personnages, Fred reste amoureux de sa culture et cherche
à la faire partager comme en témoignent les notes de bas d’image qui parsèment les histoires.
Le rire, oui mais éducatif en plus.
Petite concession Fred donne à ses personnages leur nom latin quand celui-ci est beaucoup plus connu que le grec. Heraklès devient ainsi Hercule, Héphaïstos se transforme en Vulcain,
Artémis en Diane, etc. L’aven-ture commence en 1968 qui décidément s’annonçait comme une année faste mais la saga durera à peine deux ans (1968-1969).
Pour faire vivre cette épopée Fred s’adjoint le coup de crayon de Mic Delinx.
Michel Houdelynckx (1930-2003) puisque tel est son vrai nom entre à Pilote en 1963. Il y signe, avec Yves Duval au scénario, une bande humoris-tique, Les Mésaventures de Buck Gallo,
sur fond de faux exploits sportifs. On peut considérer que cette collaboration
est l’ultime tremplin qui va lui permettre de devenir un auteur complet qui connaitra
d’ailleurs le succès avec sa Jungle en Folie.
Et c’est bien de folie dont il est question dans ces aventures. Outre de grandes portes ouvertes vers l’insolite et la poésie, Fred télescope les époques et joue avec les anachronismes.
Ainsi le cavalier de Pégase n’est autre que notre Louis Blériot, Vulcain a pour prénom Eugène,
Diane chasseresse se mesure à Guillaume Tell
et la descente aux enfers correspond à celle d’un train fantôme.
Si Pan et la Syrinx n’est qu’une bande mineure dans l’univers franco-belge, elle ne manque toutefois pas d’atouts et rend in-compréhensible le fait qu’elle n’ait toujours pas connu
la consécration de l’album.
Voici l’oubli réparé.
98 pages
Nous remercions Voltaire57 pour ce travail soigné et amusant.
Liens: .cbr - .pdf ⇩⇩
Publié par Monsieur Augustin
Merci pour cette compile...
RépondreSupprimerJuste une petite remarque sans aucune vélléité : le nom du dessinateur est DELINX et non DELYNX comme écrit dans le titre et dans le texte... (Il serait agréable que l'auteur réponde aux commentaires de temps en temps...).
Bonjour chez vous
Corrigée. Merci Frenchman. Bonne journée
RépondreSupprimerC'est moi qui vous remercie Monsieur Augustin ;o))
SupprimerUn grand merci pour cette magnifique compilation. Gustave
RépondreSupprimerUn travail très amusant. Merci beaucoup
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cette nouvelle compile.
RépondreSupprimerGros gros merci ! ;)
RépondreSupprimerMerci pour ce partage!
RépondreSupprimerTrès agréable évocation, bravo !
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