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lundi 1 décembre 2025

No body (Intégrale) Saison 1 - Christian De Metter. Compilation de Voltaire57 [Série Les P'tits Polars!]

Ce recueil est censé faire partie de la série des P’tits Polars mais 
il s’agit dune erreur manifeste de ma part car nous
avons là tout simplement un pur chef d’oeuvre de série noire. 
Une pièce de choix certes, mais glauque et nauséeuse
car reflétant les abysses de l’âme humaine, une odyssée de vies gâchées.

En 2007 dans le Montana un flic, qu’on appellera Nobody, 
a tué Henry son coéquipier. Il se déclare coupable et
n’attend qu’une chose : la peine de mort. C’est en tout cas ce qu’il 
raconte 18 mois plus tard à Beatriz Brennan la psychiatre
chargée d’évaluer la responsabilité de ses actes.

Le prisonnier commence alors une longue confession qui débute
 en 1968 quand suite à un cambriolage qui devait être anodin
le propriétaire décède d’une crise cardiaque. Le deal du FBI e
st simple : ou il accepte d’espionner des jeunes étudiants contestant
la guerre du Vietnam ou le gouvernement s’occupera de sa nourriture
 et de son logement pour de très nombreuses années.

Le doigt est mis dans l’engrenage et le jeune homme va devenir 
un agent du FBI travaillant sous couverture. Il va ainsi avec
Henry, son coéquipier infiltrer des trafiquants de drogue puis
 des gangs de bikers et pour finir écoeuré de ce qu’il pu voir ou
faire devenir simple flic dans des trous du c... des Etats-Unis. 
Dans ces conditions pourquoi a-t-il donc tué son coéquipier ?
C’est ce que cherche à savoir Beatriz.

Les gardiens de la prison, les membres du FBI préviennent la 
jeune femme que son patient est un menteur patenté, 
un affabulateur de première. 
Pourtant tout ce que peut dire le détenu se recoupe et semble crédible.

Christian De Metter (1968) qui assure dessins et scénario brosse 
le portrait d’une Amérique sans strass et sans paillette. C’est
prenant, haletant, noir de chez noir, soutenu par un dessin certes
 particulier, aux couleurs sombres, mais qui colle admirablement
bien à l’histoire. Le twist ultime m’a fait penser à Nocturne pour 
un Assassin (1957) de Fred Kassak. Il y a chez les deux
auteurs la même maîtrise du récit. Les deux ont la gentillesse,
 mieux la roublardise, de ne jamais tricher et pourtant dans les
deux cas, la surprise finale est totale. Ces deux histoires sont très 
différentes, chez Kassak il s’agit d’un whodunit et on connait
l’assassin dès les premières pages mais... 
C’est également le cas de ce thriller, un superbe retournement 
de situation mais dans une ambiance plus mortifère.

La publication de cette ‘saison 1’ (sic) s’est étalée sur deux ans 
(2016-2018), fait près de 300 planches et pourtant tout s’emboite
parfaitement comme un puzzle complexe de 1.000 pièces. 
La leçon que nous donnent Kassak et De Metter est qu’on lit
parfois trop vite et que l’on croit avoir compris ce qu’on a lu. 
Mais la perception d’une réalité n’est pas nécessairement la réalité.

De Metter a finalement conçu davantage d’albums uniques, 
des one shots comme on dit en français aujourd’hui. Il a peu de
séries à son actif : Dusk (2000-2002) qu’il illustre, le Curé (2001-2003) 
qu’il dessine et co-scénarise, Emma dont il assure l’intégralité
des 3 tomes tous parus en 2000 et enfin l’adaptation des romans 
de Pierre Lemaitre qui forment une suite. 


De par sa longueur, 7 tomes dont 4 pour la saison 1, No Body 
est donc une série réellement unique dans toutes les 
acceptions qu’on donne à de terme.
Mais comme il est dit dans les Tontons Flingueurs (1963) : 
« Attention, c’est du brutal ! »


 Nous remercions Voltaire 57 pour ce magnifique album, 

parfaitement édité.

  Album nº 593 réalisé par Voltaire57

Publié par Monsieur Augustin




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