1. Première partie
Une BD de Denis Lapière et Eduard Torrents chez Dupuis (Auteurs)
03/2013 (22 mars 2013) 60 pages Format normal
Genre :Histoire
Parution :Série en cours
Tomes :2
Montpellier, 1976 : Angelita prend le train en urgence pour rejoindre sa mère hospitalisée à Barcelone où, pourtant, elle avait juré de ne plus jamais revenir du vivant de Franco. Angelita, fille de réfugiés espagnols de la guerre civile, va découvrir à l'occasion de ce voyage quel a été le véritable destin de son père, officiellement mort en déportation. Un magnifique récit sur le deuil et les retrouvailles qui lève le voile sur un pan occulté de l'histoire française ("la Retirada"). Les réfugiés espagnols ont été les premiers prisonniers envoyés dans les camps de la mort nazis.
Un récit sur la perte et les retrouvailles, et l'histoire tragique des réfugiés espagnols envoyés en déportation.
France, 1975. Angelita est sous le choc, sa mère qu'elle croyait être en Auvergne vient d'être hospitalisée à Barcelone ! Quel événement a convaincu cette femme de briser sa promesse de ne jamais retourner en Espagne tant que Franco vivrait ? Le long trajet en train vers la capitale de la Catalogne permet à sa fille de se remémorer la fuite forcée de sa famille suite à la victoire des phalanges fascistes.
En partie basée sur des souvenirs familiaux d'Eduard Torrents, Le Convoi plonge le lecteur dans une page sombre de l'histoire européenne. La fin de la guerre d'Espagne avec la chute des Républicains et l'avènement des franquistes avait forcé des milliers d'individus à l'exil. De l'autre côté des Pyrénées, cet afflux soudain de population prit de court les autorités françaises. Des camps d'accueil furent mis sur pied en catastrophe. Improvisés et insalubres, ces derniers rendirent la déportation de ces malheureux encore plus éprouvante. Le scénario de Denis Lapière (À l'ombre de la gloire), très bien documenté, relate ces événements avec beaucoup de précision et de retenue. Il est presque dommage que le scénariste se soit senti obligé d'ajouter un pan contemporain à son récit . En effet, la longue introduction narrant la vie sentimentale de son héroïne n'apporte que très peu d'éléments pertinents à l'album.
Aux pinceaux, Torrents réalise un travail des plus intéressants. Porté par le sujet, sa réalisation est brillante. Alors que son précédent opus, Ramon Llull, est souligné par un style académique un peu froid, Le Convoi est marqué par un dessin expressionniste au trait épais – un peu dans la lignée de Jaime Martin dans Toute la poussière du chemin – très élégant. Parfaitement, appuyé par la mise en couleurs chaleureuse de Marie Froidebise, le dessinateur rend ici un hommage respectueux et talentueux au difficile parcours de ses compatriotes.
Malgré une entame un peu hors de propos, Le Convoi contribue à dévoiler un épisode méconnu de l'histoire contemporaine. À découvrir.
Par A. Perroud [www.bdgest.com]
Merci beaucoup !
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