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lundi 1 août 2022

Ginarino et quelques autres. Hommage à Louis Salvérius (Spirou 1967-1968) - Compilation de Voltaire57



Louis Salvérius (1933-1972) a failli être un grand nom de la bande dessinée. 
Failli seulement parce que la camarde et une direction un peu surannée ne lui ont pas
 laisser le temps de lui donner toute sa mesure.

Après son service militaire dans l'armée belge qu'il exerce comme « enlumineur », 
ça ne s'invente pas, il entre en 1956 chez Spirou où on lui confie 
des menus travaux comme le lettrage. 
Au bout de trois ans il réalise sa première BD, publicité pour une marque de boisson chocolaté, 
puis viennent plusieurs mini-récits.

Ceux-ci étaient une spécificité de Spirou. Une page du journal était divisée en 4 quatre représentant une mini
planche de BD. Quatre pages permettaient donc de faire une mini-BD et représentaient en quelque sorte un qalop d'essai pour les dessinateurs pas encore complètement confirmés.


Quelques illustrations ici ou là et enfin après un septennat, deux planches, qu'il réalise avec
Jacques Devos au scénario. Ils ont déjà fait ensemble quelques mini-récits et partageront
une vraie amitié.

Comme Lambil qui dira plus tard de Salvérius qu'il était « LE copain »,
 ceux-là sont des soutiers de Dupuis.
 S'ils font le même métier que les grands comme Will, Franquin, Tillieux ou 
même Remacle, ils ne sont pas considérés de la même façon 
par Charles Dupuis. Louis Salvérius

Il faut lire les « confessions » de Lambil dans Une Vie avec les Tuniques Bleues 
pour mieux comprendre comment
l'espace social pouvait à l'époque être corseté dans la maison de Marcinelle. 
Pour l'éditeur il y a les vedettes, celles
dont les albums se vendent bien et qui contribuent au chiffre d'affaires de l'entreprise 
et les autres dont l'importance est somme toute très relative.

Pour autant il ne faut pas imaginer des conditions de travail lamentables. 
Toujours Lambil : « Je n'ai jamais enten-
du les collègues se plaindre, même si on n'avait pas de gros salaires. 
Mais les besoins ont beaucoup changé et les
mentalités étaient différentes. 
Ce que me rapportait les planches de Sandy -et j'en dessinais deux par 
semaine pendant 
dix ans, m'a permis de vivre décemment pendant des années. 
Et encore je n'avais pas d'albums ! On ne pourrait
plus aujourd'hui. Sans album, on crève, alors qu'à l'époque 
on a pu s'acheter une voiture et une maison. »

Et pour clore ce chapitre financier : « Les ouvriers étaient heureux d'être là. 
Rendez-vous compte il n'y a jamais eu de grève ! 
Le délégué syndical se pointait à la direction pour demander quelque chose
 et il l'obtenait dans l'heure. »
 On a donc deux images opposées, celles d'une direction qui fait en sorte que 
la « machine » fonctionne efficacement
et qui fait en sorte d'en donner les moyens à ses salariés mais qui, pour autant,
 reproduit nolens volens un système de classe ou de caste entre
 les indispensables et les nécessaires.



D'ailleurs les « vedettes » et les autres ne se fréquentent pas ou peu. 
N'allez pas imaginer un quelconque mépris
car s'ils ont tous blanchi sous le harnais, ce n'était pas le même harnais 
et surtout pas au même moment. Will travaille pour le journal depuis 1947 
et a repris Tifet Tondu en 1949,
 Jijé est arrivé avec son Mystère de la Clé Hindoue dix ans plus tôt, 
Tillieux a fait quelques dessins durant le guerre, 
Franquin est vraiment là depuis 1946, Morris aussi. 
Bref, même si tous ne se fréquentent qu'à l'occasion, ils ont tous 
un passé commun et ont tous bouffé de la vache enragée. 
En un mot comme un cent un monde sépare les vedettes 
des soutiers comme le fait remarquer Lambil : 
« Avant de dessiner les Tuniques Bleues ils ne me connaissaient même pas.
Ni Jidéhem, ni les autres.
Comme Piroton, comme Deliège, comme Marcel Denis, je n'étais pas grand-chose 
et je le comprends. »...
(Le texte continue à l'intérieur de l'album)


LISTE DE RÉCITS

 À la rencontre des Tuniques Bleues # 1776    1972
(Un article de M. Archive publié quasiment un mois avant la mort de Salvérius)

Whamoka   # 1320        1963
(Il s'agit de la première apparition du personnage)

Ginarino # 1529      1961 

Ginarino : Le retour du grand Sicilien   # 1550    1967

Ginarino : Un royaume pour Conrad V   #1575    1967

Le totem magique # 1403     1968

La légende du désert # 1444     1965

Thundertwins # 1448       1965





Remerciement à Voltaire57 pour ce magnifique album virtuel 
avec d'excellentes informations

Liens: .zip  -  .pdf    

Publié par Monsieur Augustin




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