Alors que l'on a appris le décès d'André Juillard le 31 juillet dernier,
et que quelques hommages ont été rendus à ce grand auteur, il demeurait
un récit inédit de 48 pages, que seuls les lecteurs d'un
journal catholique des années soixante-dix ont connu :
La longue piste de loup gris.
Rappelons en effet qu'André Juillard a débuté sa carrière
professionnelle en octobre 1974 dans la revue Fleurus :
Formule1, suite de J2 et Coeurs vaillants.
Après une couverture et l'illustration d'un récit sur les Moghols,
sa première longue histoire est un western scénarisé par Claude Verrien,
rédacteur en chef de la revue Record (des éditions Bayard - 1962-1970),
qui sera aussi responsable des deux premiers récits de la série moyennageuse
débutée en 1976 dans le même journal : Bohémond de saint Gilles.
La longue piste de Loup gris évoque l'épisode douloureux du grand
déplacement des tribus sioux et ici Kiowas, dont fait partie Loup gris,
du clan de l’ours, tandis
que leurs territoires de vie et de chasse sont envahis par les colons.
Si le scénario de Claude Verrien ne brille pas d’une originalité
folle - dévoilant
d'ailleurs un manque de personnalité de son personnage principal,
ne ressortant pas d'une histoire collective - on lui reconnaîtra l'intérêt
d'éveiller les consciences sur une période douloureuse des peuples
autochtones de cette partie des États unis.
Par contre, le dessin du jeune dessinateur, bien qu’il doive beaucoup à ses maîtres,
dont Jijé et surtout Jean Giraud, (il faut admettre par endroits des cases très
« Blueberry » tout de même), surprend déjà par la maîtrise
des noir et blanc
et de certains de ses personnages, voire même des chevaux,
et de sa mise en page, classique mais efficace.
Ce classicisme d'un débutant explique sans doute
le fait que ces bandes n'aient jamais été éditées en album, bien qu'elles
offrent une lecture tout à fait agréable, et un style où l'humour affleure
parfois de manière étonnante, dans un récit pourtant dramatique et désespéré,
où souffle néanmoins l’esprit de la résistance, comme cela avait déjà été
le cas dans le court récit Sitting Bull de Joseph Gilain (1960, Bonux Boy, réédité chez Bédésup). Le style propre de Juillard va s’affiner ensuite, d’abord avec Bohémond
, puis au fil du temps, mais ce western demeure un chaînon manquant,
dans la désormais longue bibliographie d'André Juillard,
qui ne pouvait rester plus longtemps caché.
Ces bandes ont parues ainsi :
Formule 1 année 1975 : 4 ; 9 ; 16 ; 21 ; 27 ; 39, avec huit pages
Formule 1 année 1975 : 4 ; 9 ; 16 ; 21 ; 27 ; 39, avec huit pages
à chaque fois
Et une superbe couverture d'indien dans le dernier numéro
Et une superbe couverture d'indien dans le dernier numéro
de 1975, qui fera un parfait réceptacle à cette "réédition" numérique.
Puis reprise (en couleurs bleues) dans
Formule 1 en 1981, avec quatre pages à chaque fois:
1 ; 2 ; 5 ; 6 ; 9 ; 10 (premiers épisodes)
13 et 14 (reprise du 21)
18 et 19 (reprise du 27)
Le 39 n'a pas été repris.
Puis reprise (en couleurs bleues) dans
Formule 1 en 1981, avec quatre pages à chaque fois:
1 ; 2 ; 5 ; 6 ; 9 ; 10 (premiers épisodes)
13 et 14 (reprise du 21)
18 et 19 (reprise du 27)
Le 39 n'a pas été repris.
Texte: Franck Guigue
Scanné et compilé par Frank Guigue.
Merci beaucoup et bienvenue sur le blog.
Nous sommes très reconnaissants,
pour cet excellent hommage au grand artiste André Juillard.
Publié par Monsieur Augustin
