Créé tout d'abord pour la presse beyrouthine Foufi fait son entrée
dans Spirou un peu moins d'un an après
Djinn, l'autre création de Kiko. Privilège rare Foufi entame sa carrière
par une histoire à suivre, Foufi et
l'héritage enchanté.
Il faut dire que Kiko n'est pas un parfait inconnu pour l'éditeur.
On l'a dit, il a déja livré avec Djinn des planches, Jacques Devos
officiant comme scénariste.
De plus l'artiste a également travaillé
dans l'ombre pour Franquin dans le cadre de son studio.
Enfin Kiko a quasiment 10 ans d'expérience professionnelle
puisqu'il a déjà œuvré pour la presse égyptienne.
La carrière de Foufi démarre donc fort.
Il faut dire que le personnage a beaucoup d'atouts dans sa main
: un dessin disneyen avec mille détails,
un exotisme charmant qui puise ses racines
dans les merveilles des 1001 Nuits, un héros qui a l'âge
d’une partie des lecteurs, un humour de bon aloi, etc.
Sont donc livrées une cinquantaine de pages en 1965 et autant
les années suivantes. Mais en 1970 les choses se grippent, à
peine une dizaine. On est en droit de se demander pourquoi.
Ce qui suit est une tentative d'explication.
Dans son témoignage Une Vie avec les Tuniques Bleues, Lambil
raconte que pour Dupuis il y avait deux catégories d'auteurs, les
vedettes celles dont les albums se vendent bien et qui contribuent
fortement aux bénéfices de la maison, et les autres, les
soutiers, qui permettent de compléter les pages du journal.
Entre ces deux castes la communication est, de fait, assez réduite
sans qu'il y ait pour autant un côté m'as-tu-vu des vedettes.
En 1968 Dupuis sort deux albums de Foufi, il n'y en aura pas de troisième.
Il faut donc en conclure qu'ils se sont
mal vendus, en tout cas pas au niveau espéré par l'éditeur, là encore pourquoi ?
Il y a sans doute une double erreur marketing de la maison d'édition.
Tout d'abord sortir un album trois ans après un lancement c'est rater
l'engouement du moment. Cela étant c'était l'ordre à peu prés naturel
des choses à l'époque où il convenait d'abord
d'avoir blanchi sous le harnais. Cela n'en reste pas moins une faute...