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lundi 8 septembre 2025

Les enquêtes complètes d'Hercule Potiron (2008-2009). Veyss & Caracuzzo - Compilation de Voltaire57

 
Pierre Veyss s’occupe avec talent de nos zygomatiques. 
C’est lui qui a adapté en BD plusieurs films de Dany Boon, 
mis en cases les Grosses Têtes, repris pour quelques 
albums Boule et Bill ou Achille Talon. 
Mais c’est surtout dans le domaine de la parodie qu’il excelle. 
On lui doit notamment les désopilantes aventures de Francis et Philip (2005-2014) et celles non moins extraordinaires d’Holmes 
et Watson dans Baker Street (1999-2008).
 À ces pochades on peut en rajouter d’autres comme 
Harry Cover (2005-2010) ou le commissaire Malgret (2007-2008).
 Vous l’aurez compris cet Hercule Potiron tache de mettre
 en boite l’un des personnages fétiches 
de la reine du crime : Agatha Christie. 
Winston Churchill qui n’était jamais avare d’un bon
 mot avait dit d’elle qu’il s’agissait de la femme qui avait 
le plus profité du crime depuis Lucrèce Borgia !


Pour cette courte série Veyss a pour complice Giancarlo Caracuzzo, un dessinateur italien dont ce sera une des trop rares incursions en Franceo.

À son Hercule il donne l’apparence de David Suchet qui tiendra rôle d’Hercule Poirot dans pas moins de 70 épisodes sur les 24 ans de la série TV. Le Watson de Poirot, Arthur Hastings, devient ici Nastyngs. 
Rappelons que nasty en anglais veut dire désagréable voire méchant 
selon le contexte. La secrétaire du belge, miss Lemon, s’appelle 
désormais Appleson, etc.

Veyss fait de Poirot, pardon Potiron, non plus un gastronome mais carrément un goinfre tyrannique et soupe au lait. L’auteur joue à plaisir du comique de répétition, allant jusqu’à mettre en scène le sosie de Jean-Pierre Coffe avec ses avis sur produits alimentaires souvent tranchés avec sa formulation toute personnelle : « C’est de la merde ! ».


Il est donc souvent question de bouffe dans ces deux albums mais aussi d’enquêtes loufoques. Qu’on en juge un couple de la gentry disparaît dans des sables mouvants en plein Londres, un lord meurt sous la dent d’un dinosaure, etc.

Bien sûr notre héros résoudra ces énigmes à la manière de son modèle c’est-à-dire en extirpant des informations cachées aux lecteurs et avec des raisons à peine plus alambiquées.

La seconde aventure se passe aux Etats-Unis dans un Hollywood de pacotille où l’atrabilaire détective va se montrer une fois de plus odieux (mais drôle dans ses homériques colères).


Il est cette fois-ci question d’enlèvement. Le limier triomphera certes tout en étant mis en échec. Cette ultime histoire est moins convaincante que la précédente ce qui explique pourquoi la série s’arrêtera là.

Mal née chez Robert Laffont qui voulait diversifier sa production elle passe tout de suite après chez Delcourt qui préférera arrêter là les frais.

Jean-Pierre 
coffe inattedu

Certes cet Hercule Potiron est loin d’égaler Baker Street ou Francis et Philip, brillantes réussites du même scénariste. Pour autant il y a quelques pépites comme des doubles sens ou des réparties cocasses.

Pour en apprécier tout le sel, il convient donc de prendre son temps.


Même si cet Hercule de foire n’est pas à la hauteur de ses devanciers, dans cette période pleine d’incertitudes ou de franches inquiétudes les occasions de rire ne sont pas si fréquentes pour qu’on fasse la fine bouche.

Merci monsieur Potiron !





Nous remercions Voltaire 57 pour ce magnifique album, 
parfaitement édité.

  Album nº 550 réalisé par Voltaire57

Publié par Monsieur Augustin



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