Alfonso Font (1928) est un artiste aussi doué qu'éclectique mais il est aussi un
des symboles de la movida.
On se souvient sans doute de la chape de plomb qui pesait sur l'Espagne sous le régime franquiste.
Elle touchait aussi bien la politique, parti unique, que le syndical et les mœurs.
Il faut relire au moins les deux premiers tomes de Montserrat de Julio Ribera (1927-2018)
mais aussi Paracuellos et Barrio de Carlos Giménez (1941) pour percevoir ce que pouvait être le quotidien espagnol. On se rappelle aussi des autocars qui chaque
samedi soir déversaient leurs flots de touristes qui venait voir à Perpignan
Le Dernier Tango à Paris (1972), interdit dans la péninsule.
Comme toujours après une longue période contrainte, on l’a vu après la Première et
Seconde Guerre Mondiale, le besoin
de vivre et de le faire pleinement et au grand jour survient. En Espagne ce phénomène
s’appellera la movida et coïncidera avec le retour à la vie démocratique.
Ceci donnera au cinéma Pedro Almodóvar, en littérature Les Vies de Loulou et
musicalement le groupe Mecano pour ne donner que des exemples connus du public français.
Mais bien sûr le mouvement fut plus profond et plus vaste.
Côté BD apparaissent une floraison de titres plutôt destinés aux adultes comme
Totem, El Víbora, Cairo où Cimoc pour ne citer que ceux-là.
Font en profite pour quitter Paris, il travaillait notamment pour Pif, et franchir la frontière.
Là il va livrer Carmen Bond, suite de courtes histoires, érotico-comiques, que nous livrons aujourd'hui. L'album avait été publié en France en 1987 mais n'avait pas été réédité depuis. Il serait toutefois injuste de limiter Font à ce seul genre.
Il a beaucoup œuvré dans le domaine de la science-fiction. On lui doit notamment Clarke et Kubrick, en hommage au romancier et à son réalisateur, Le Prisonnier des étoiles, Alise et les Argonautes, …
Il s'est également illustré -et a illustré, l'aventure, Trelawney, Bri d'Alban,
Héloïse de Montfort où encore le polar avec Taxi.
Bref, Font est un auteur majeur qui mérite bien ce coup de chapeau, même si cette Carmen
n’est pas son magnum opus.
🅱ibliotheca 🆅irtualis
Merci à Voltaire 57 cet excellent album virtuel.
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Publié par Monsieur Augustin