Depuis le siècle dernier, l’homme a conquis les frontières de l’espace. L’exploration scientifique a été remplacée par des expéditions industrielles visant à exploiter les riches minerais de mondes éloignés. L’une de ces colonies est Io, satellite de Jupiter.
Le Marshal William O'Niel est affecté à l'avant-poste minier de la Con-Am 27, exploité par la société Con-Amalgamated. Les conditions sur Io sont difficiles ; la gravité est 1/6e de celle de la Terre, sans atmosphère respirable, et les combinaisons spatiales sont encombrantes avec un accès limité à l'air. Plusieurs morts violentes se succèdent : Tarlow, un ouvrier souffrant d’hallucinations, déchire sa combinaison spatiale en extérieur ; plus tard, Cane, un de ses collègues, entre dans un ascenseur sans sa combinaison spatiale et meurt de décompression. Avec l'aide réticente du Dr Lazarus, O'Niel enquête sur les décès.
Troublé par cette série de morts violentes, O’Niel entreprend une enquête, aidé du médecin de la base, Marian Lazarus, d’abord réticent. Pendant ce temps, les incidents se multiplient…
Outland est l’adaptation fidèle du film de science-fiction de Peter Hyams, sorti en 1981 aux Etats-Unis et en France. On y retrouve Sean Connery dans le rôle principal, et dans l’une de ses très rares incartades dans le domaine de la SF, et Peter Boyle (Joe, Taxi Driver) dans celui de Mark Sheppard, l’impitoyable dirigeant de l’avant-poste minier.
Avec son ambiance de western spatial le film a souvent été rapproché du Train sifflera trois fois, notamment parce qu’une partie de l’intrigue tourne autour de l’attente de tueurs qui doivent débarquer d’une navette spatiale (remplaçant le train du film de Fred Zinneman).
La BD est publiée en parallèle à la fin de l’année 1981 dans les revues Heavy Metal aux Etats-Unis et Métal Hurlant en France avant de connaître dans la foulée une sortie en album aux Humanoïdes Associés. Outland n’a jamais été réédité depuis.
Spectaculaire graphiquement, c’est surtout l’oeuvre quasi testamentaire de Jim Steranko. Artiste comics bien trop rare, ayant principalement oeuvré pour Marvel dans les années 1960 (Nick Fury: Agent of S.H.I.E.L.D., Captain America). Grand perfectionniste, influencé par des courants graphiques tels que le surréalisme ou le pop art, Steranko était à tous les postes de ses histoires (écriture, dessin, couleur) et peinait par conséquent à respecter le rythme industriel imposé par Marvel. A partir du début des années 1970, en dehors de rares histoires courtes, il ne signera quasiment plus que des couvertures et des illustrations. Outland est donc son grand retour en forme, sorte de baroud d’honneur faisant exploser son sens inné de la composition dans des doubles-pages de toute beauté.
Texte: Mathieu
La VF a été scannée et retouchée par Mathieu. La VO est une compilation.
Nous remercions Mathieu pour cette magnifique contribution bilingue.
Publié par Monsieur Augustin